Le roi de Suède Carl XVI Gustaf, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le Premier ministre suédois Ulf Kristersson ont coupé le ruban du "port spatial Esrange", présenté comme "le premier complexe de lancement de satellite en Europe continentale".
"Il y a beaucoup de bonnes raisons pour lesquelles nous devons accélérer le programme spatial européen", a affirmé Mme von der Leyen, sur ce site où l'Agence spatiale européenne (ESA) est très active.
"L'Europe a son pied dans l'espace et va le garder", a-t-elle lancé.
Le site, fruit d'un investissement de 15 millions d'euros, est une extension du centre spatial Esrange dans l'Arctique suédois, à environ 40 kilomètres de la ville de Kiruna.
Avec des fusées plus petites, il doit devenir un complément du site de Kourou, en Guyane française, site historique des lancements européens. D'autant que la guerre en Ukraine a compromis l'avenir de la coopération spatiale avec la Russie, et le site kazakh de Baïkonour.
L'opérateur public d'Esrange, Swedish Space Corporation (SSC), qui espérait un temps un tir fin 2023, vise un premier lancement d'un satellite "au premier trimestre 2024", a précisé à l'AFP un porte-parole du groupe vendredi.
Avec SSC, la Suède espère être le premier pays d'Europe continentale (hors Russie) à effectuer un lancement de satellite sur son sol.
Mais de nombreux spatioports sont dans la course ailleurs en Europe.
Des Açores portugaises à l'île d'Andøya dans l'Arctique norvégien en passant par l'Andalousie espagnole ou le Royaume-Uni, la liste des projets européens concurrents ne cesse de s'allonger, tous déterminés à tirer les premiers.
Le petit lanceur allemand RFA vient ainsi de choisir le site de SaxaVord sur les îles britanniques des Shetland, avec un lancement prévu fin 2023.
La société Virgin Orbit du milliardaire britannique Richard Branson, qui utilise un Boeing 747 pour faire décoller sa fusée en altitude, a fait son premier lancement - raté - mardi.
Le secteur est en plein boom: le nombre de satellites opérationnels en 2040 devrait atteindre 100.000, a rappelé SSC, contre 5.000 actuellement.
Avec le projet Thémis d'étage réutilisable, le centre spatial suédois va aussi accueillir les essais de l'ESA sur des fusées capables de se reposer au sol - comme les lanceurs du milliardaire américain Elon Musk.
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