Le simple cercueil de bois de l'ancien pape a été transféré peu avant 09H00 (08H00 GMT), sous les applaudissements mêlés au glas des cloches, de l'intérieur de la basilique sur la place. Un exemplaire des évangiles a été déposé sur son cercueil qui trône devant l'autel où le pape François prendra place.
La cérémonie - "solennelle mais sobre" selon le Vatican - doit débuter à 09H30 (08H30 GMT), en présence de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement, dont le chancelier allemand Olaf Scholz.
La préfecture de Rome prévoit pour les funérailles une affluence de 100.000 personnes entourées d'un très important dispositif de sécurité.
Les fidèles, parmi lesquels de nombreux prêtres et religieuses, ont fait patiemment la queue pour passer les portiques de sécurité et entrer sur la place entourée de la colonnade du Bernin. Certains sont venus avec des drapeaux allemands et bavarois, mais aussi argentins. Des fidèles allemands brandissent une grande banderole disant "Merci Benoît !"
- Inhumé dans une crypte -
"Je considère Benoît XVI un peu comme mon père et donc je ne pouvais rater cette occasion de lui rendre hommage", a confié à l'AFP Cristina Grisanti, une Milanaise âgée de 59 ans arrivée à 05H30. Elle déplore seulement "le froid un peu désagréable" régnant sur la majestueuse esplanade.
Benedikt Rothweiler, un Allemand de 34 ans venu d'Aix-la-Chapelle, s'est dit très ému : "Nous sommes ici pour lui rendre hommage (...) Nous n'aurons plus de pape allemand".
De lundi à mercredi, près de 200.000 fidèles sont déjà venus à la basilique Saint-Pierre se recueillir devant la dépouille du théologien allemand, décédé samedi à 95 ans et dont la renonciation en 2013 avait surpris le monde entier.
Benoît XVI, né Joseph Ratzinger, sera ensuite inhumé, en privé, dans la crypte de la basilique où reposait Jean Paul II jusqu'à sa béatification en 2011, date à laquelle son cercueil avait été déplacé.
De nombreux responsables politiques, dignitaires religieux et têtes couronnées du monde entier sont présents. Parmi eux, le roi des Belges Philippe, les présidents italien, polonais et togolais, l'ex-reine Sophie d'Espagne ou encore le ministre français de l'Intérieur et des cultes Gérald Darmanin.
- Médailles et pièces de monnaie -
La messe d'environ deux heures, de rite latin et en plusieurs langues, sera concélébrée par plus de 4.000 cardinaux, évêques et prêtres.
Conformément à la tradition, le cercueil en cyprès dans lequel reposera Benoît XVI contiendra des pièces de monnaie et médailles frappées pendant son pontificat, son pallium (vêtement liturgique) ainsi qu'un texte décrivant brièvement son pontificat, placé dans un cylindre métallique.
Plus d'un millier de journalistes de 30 pays ont été accrédités pour l'événement et 1.000 policiers mobilisés, ainsi que de nombreux volontaires de la protection civile italienne.
Un tel événement est une première dans l'Histoire récente de l'Eglise catholique qui compte 1,3 milliard de fidèles dans le monde. En 1802, Pie VII avait célébré les obsèques de Pie VI, mort en exil en France trois ans plus tôt, mais ce dernier n'avait pas renoncé à sa charge.
- "Humilité"-
En Allemagne, la conférence épiscopale a invité les églises du pays à faire retentir leurs cloches à 11H00 (10H00 GMT) en hommage à l'intellectuel bavarois. L'Italie a pour sa part mis les drapeaux en berne sur les bâtiments publics, tandis que le Portugal a décrété une journée de deuil national.
La mort de Benoît XVI met un terme à dix ans de cohabitation entre deux hommes en blanc au Vatican, du jamais vu dans l'Histoire deux fois millénaire de l'Eglise.
Brillant professeur de théologie, Joseph Ratzinger, intellectuel réservé peu à l'aise avec les médias et les bains de foule, a été pendant un quart de siècle le strict gardien du dogme de l'Eglise à Rome à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi avant d'être élu pape en 2005.
Son pontificat a été marqué par de multiples crises, à l'image du scandale des Vatileaks en 2012, qui avait mis au jour un vaste réseau de corruption au Vatican.
Il avait été mis en cause début 2022 par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu'il était archevêque de Munich. Il était alors sorti de son silence pour demander "pardon" mais avait assuré n'avoir jamais couvert de pédocriminel.
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