Intervenant devant la presse à Mascate à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept, M. Borrell a déclaré que le respect du droit international signifiait un "non au blocus" aboutissant à l'arrêt de l'approvisionnement en "eau, nourriture ou électricité".
Les Européens sont également à "une écrasante majorité" opposés à la suspension de leur aide en faveur de l'Autorité palestinienne, a-t-il ajouté.
Les Vingt-Sept se sont en outre dits en faveur de l'ouverture d'un corridor humanitaire afin de permettre l'évacuation vers l'Egypte des civils fuyant les bombardements, a encore assuré le chef de la diplomatie européenne.
- "Droit de se défendre" -
"Israël a le droit de se défendre" après l'attaque "barbare et terroriste" déclenchée par le Hamas "mais cela doit être fait en conformité avec le droit international, le droit humanitaire et certaines décisions sont contraires à ce droit international", a jugé M. Borrell.
Les ministres européens des Affaires étrangères, certains sur place à Oman et d'autres en visio-conférence, se sont également prononcés, à l'exception de ceux de "deux ou trois" Etats membres, pour la poursuite de l'aide européenne à l'Autorité palestinienne, distincte du Hamas.
"Le Hamas est une organisation terroriste, l'Autorité palestinienne, c'est autre chose, c'est un partenaire", a insisté Josep Borrell. Tous les Palestiniens ne sont pas des terroristes (...) Une punition collective à l'encontre des Palestiniens serait injuste et contre-productive", a-t-il souligné.
- "Réexamen" de l'aide -
L'UE a annoncé un "réexamen" de son aide au développement en faveur des Palestiniens mais celui-ci "ne doit pas être une excuse pour retarder notre coopération avec l'Autorité palestinienne", y compris en ce qui concerne les paiements encore à effectuer, a-t-il estimé.
Cette révision doit donc se faire "dans les plus brefs délais", a-t-il encore déclaré. Et, en attendant, il faudra augmenter l'aide humanitaire face à la crise qui s'annonce, a averti M. Borrell.
L'UE et le Conseil de coopération du Golfe (CCG) avaient plaidé plus tôt mardi pour "un soutien financier durable" aux Palestiniens, à l'issue d'une réunion commune de leurs ministres des Affaires étrangères à Oman.
L'UE, la principal soutien financier des Palestiniens, a prévu de dépenser quelque 1,2 milliard d'euros entre 2021 et 2024 pour financer des projets, en particulier dans l'éducation et la santé.
L'UE doit aussi envisager quel pourrait être un "après" pour Israël et les Palestiniens : "Nous devons travailler à rendre viable" un accord reposant sur deux Etats, un israélien et un palestinien, parce que "nous ne connaissons pas d'autre solution", a relevé Josep Borrell.
Cette solution semble néanmoins encore très lointaine : conviés par M. Borrell, les ministres israélien et palestinien des Affaires étrangères, respectivement Eli Cohen et Riyad al-Maliki, ont finalement renoncé à participer à la réunion des Vingt-Sept, après avoir pourtant accepté l'invitation.
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