Un premier vol spécial d'Air France pour rapatrier des Français partira de Tel Aviv en milieu d'après-midi pour une arrivée en soirée à Paris. Il vise à "ramener les compatriotes identifiés comme les plus vulnérables parmi les ressortissants français de passage et résidents en Israël", selon la diplomatie françaises, avant plusieurs autres "vols spéciaux" prévus vendredi et samedi.
Le chef de l'État, accompagné de la Première ministre Élisabeth Borne, a convié à midi (10H00 GMT) à l'Élysée les dirigeants des 11 formations représentées au Parlement, ainsi que les présidents du Sénat et de l'Assemblée nationale.
A l'ordre du jour, la situation "à la suite des actes terroristes commis en Israël". Dans la foulée, il s'adressera aux Français dans une allocution télévisée à 20H00 (18H00 GMT).
L'offensive déclenchée samedi par le Hamas a provoqué la mort d'au moins 1.200 Israéliens et étrangers, pour la plupart des civils non armés, tandis que la riposte israélienne dans la bande de Gaza a tué plus de 1.200 personnes.
- Risque de tensions communautaires -
Au moins 12 Français sont morts en Israël et 17 autres sont portés disparus, dont plusieurs enfants "probablement enlevés" par le Hamas, selon le gouvernement.
"Face à ces actes de terrorisme dont des Français ont été victimes", le président souhaite "faire un point de la situation" et "recueillir l'avis des chefs de parti" dans un cadre "constructif", dit un conseiller. A huis clos, sans caméras ni collaborateurs.
Selon l'Élysée, le chef de l'État veut favoriser "l'unité de la Nation" au moment où, selon un sondage de l'institut Elabe pour la chaîne BFMTV, 68% des Français pensent que ce conflit représente un risque de tensions en France, pays qui compte la communauté juive la plus importante d'Europe, avec quelque 500.000 personnes, mais aussi de nombreux musulmans.
Un risque pris au sérieux par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui a recensé "plus d'une centaine d'actes antisémites", allant des tags aux injures, depuis samedi et annoncé 41 interpellations.
Quelque 500 sites (écoles, synagogues...) sont désormais protégés par 10.000 policiers et gendarmes.
Des rassemblements en soutien au peuple palestinien, interdits par les autorités au nom du risque du trouble à l'ordre public, se sont tenus dans le calme ces derniers jours dans plusieurs villes de France, sans mobiliser davantage qu'une centaine de personnes à chaque fois.
- "Plein soutien" à Israël -
Mais selon Gérard Darmanin, "il n'y a pas dans les quartiers, dans la rue" de signe d'importation du conflit en France.
La France, par la voix d'Emmanuel Macron, a fermement condamné les "attaques terroristes perpétrées par le Hamas" et affirmé son "plein soutien" à Israël, ainsi que son "attachement" à son "droit à se défendre".
Une condamnation globalement reprise par la classe politique, y compris par le Renouveau national (extrême droite), qui affirme même qu'il "protège" les Français de confession juive, en dépit du passé antisémite de cette formation.
Mais avec une exception de taille: La France insoumise (LFI, gauche radicale) est ainsi mise à l'index, y compris par ses alliés de gauche, pour une position jugée ambiguë au sujet du Hamas. Le parti a refusé de qualifier directement l'organisation de "terroriste" et a condamné des "crimes de guerre" perpétrés selon elle à la fois par le mouvement islamiste et l'armée israélienne.
Mercredi, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a appelé à "éviter la situation d'escalade" et "protéger les civils". La France souhaite "une résolution politique du conflit" pour "la recherche d'une paix durable", a-t-il plaidé.
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