Dans cette déclaration, l'ensemble des cosignataires rappelle les difficultés rencontrées par la filière banane comme la croissance continue depuis 2016 en Europe des volumes latino-américains (aux dépends de toutes les autres origines), l’expansion constante des règles et des normes (sans accompagnement idoine) ou le décalage toujours plus important entre les faibles hausses des prix et les augmentations significatives de l’ensemble des facteurs de coût, spécialement depuis la guerre en Ukraine.
La déclaration évoque également l'absence de cadre réglementaire offrant une garantie de "responsabilité partagée" avec la grande distribution, telle que définie par le World Banana Forum (où la " responsabilité partagée " correspond à une approche tendant à répartir plus équitablement le risque et la valeur tout au long des chaînes d'approvisionnement, permettant ainsi aux agriculteurs de partager les coûts avec les acheteurs et d'être récompensés pour leurs efforts visant à promouvoir des pratiques agricoles plus durables).
Face à ces multiples défis, les présidents des associations européennes de producteurs et d'exportateurs de bananes et de l'OACP, sollicitent de l’Union européenne un geste fort pour maintenir dans ce secteur-clé l’équilibre des relations commerciales intracommunautaires avec des recommandations.
A ce titre, elles souhaitent la sanctuarisation du droit de douane de 75 € par tonne de banane exportée par les producteurs latino-américains, afin de ne pas aggraver l’asymétrie déjà existante sur ce marché et ainsi de préserver l’existence des bananes communautaires et l’accès des pays de l’OEACP au marché unique. La réindexation de ce droit de douanes sur base de l’année 2010, afin de tenir compte des fortes inflations de ces dernières années ayant entamé l’efficacité de ce droit.
Aussi, de répondre à l’appel des ministres belge, luxembourgeois, néerlandais et allemand concernant le salaire et le revenu décents, afin de garantir dans le secteur de la banane la mise en œuvre de normes salariales respectueuses du dialogue social et des législations nationales et développées de manière consensuelle, sur la base de l’expertise et des méthodologies de l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
« Par cette déclaration, nous invitons les institutions de l’Union européenne et ses Etats-membres à prendre la mesure des transitions environnementales et sociales déjà à l’œuvre dans les secteurs de la banane communautaire et de l’OEACP et à accompagner ces transitions pour en assurer le succès dans le temps », a déclaré Joseph Owona Kono, Président d’Afruibana.
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