La France devient ainsi le deuxième pays le mieux équipé d'Europe, derrière les Pays-Bas mais juste devant l'Allemagne, qui la devançait encore il y a quelques mois, a précisé Clément Molizon, directeur général de l'Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere).
L'ancien ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, avait même annoncé en 2020 vouloir atteindre cette barre des 100.000 dès la fin 2021.
Le prochain cap a été fixé par le président Emmanuel Macron à 400.000 bornes en 2030. D'après M. Molizon, "on estime que le besoin se situe entre 330.000 et 480.000 points de recharge", d'ici à la fin de la décennie.
"D'ici cet été, neuf aires de service sur 10 - sur l'autoroute - seront équipées de recharges ultra-rapides" qui permettent de passer de 20% à 80% de batteries en 20 minutes, a-t-il ajouté.
Actuellement, sur les 100.000 bornes que compte la France, environ 10% permettent de recharger rapidement.
"En 2020, on installait 4.000 points de recharge par an (...) Depuis début 2023, on en installe 4.000 par mois", s'est réjoui Clément Molizon.
De nombreux acteurs se sont déployés ces dernières années sur le marché de la recharge comme Bouygues, Engie, Total ou EDF avec sa filiale Izivia mais aussi des entreprises étrangères comme le néerlandais Fastned ou l'américain Tesla.
Avec l'obligation de vendre des véhicules neufs zéro émission en 2035 en Europe, l'industrie automobile insiste sur le déploiement des bornes pour répondre à la demande.
La législation française pousse aussi au développement de ces équipements. A partir de 2025, tous les bâtiments non résidentiels avec plus de 20 places de parking (gares, aéroports, supermarchés...) devront équiper 5% de leurs places de points de recharge.
Sur les quatre premiers mois de l'année, 14,8% des véhicules neufs vendus en France étaient électriques, contre 13% sur l'ensemble de l'année 2022.
Actuellement, la plupart des recharges se font à domicile ou sur le lieu de travail mais la multiplication des motorisations à propulsion électriques oblige les pouvoirs publics à multiplier les bornes sur le territoire pour rassurer sur les longs trajets.
L'Avere demande aussi au gouvernement d'accompagner les acteurs en attendant que le parc électrique soit plus dense, comme sur les autoroutes où les stations doivent être surdimensionnées afin d'absorber les flux lors des grands week-ends de chassé-croisé et éviter la saturation.
"On perçoit la rentabilité sur du long terme", a souligné M. Molizon.
Tous les commentaires 0
CONNECTEZ-VOUS POUR COMMENTER
VIDEOS