- Céréales -
La Russie a abandonné en juillet l'accord qui permettait l'exportation de millions de tonnes de céréales ukrainiennes par la mer Noire, y compris vers les pays d'Afrique.
Face aux inquiétudes des pays africains, la Russie se pose comme alternative, le président Vladimir Poutine proposant de "de remplacer les céréales ukrainiennes sur une base commerciale et sans frais".
"Malgré les sanctions, la Russie continuera à travailler vigoureusement pour organiser l'approvisionnement en céréales, en nourriture, en engrais et plus encore vers l'Afrique", a assuré M. Poutine dans un article publié lundi par le Kremlin.
La Russie, grand producteur mondial, a déjà exporté 11,5 millions de tonnes de céréales vers l'Afrique en 2022, et près de dix millions de tonnes supplémentaires au cours des six premiers mois de 2023.
Selon Pavel Kalmytchek, un haut responsable du ministère de l'Economie, environ 25% des exportations russes à destination de l'Afrique sont des livraisons de blé et de méteil, soit un mélange de plusieurs céréales.
- Wagner -
Depuis des années, le groupe paramilitaire Wagner est considéré comme le bras armé de Moscou dans plusieurs pays africains.
Ses combattants ou "instructeurs" ont été identifiés en Libye, au Soudan, au Mozambique, et sont en première ligne au Mali et en Centrafrique, où un cadre de Wagner gère la sécurité du président Faustin-Archange Touadera.
Malgré la rébellion avortée du patron de Wagner Evguéni Prigojine fin juin, les opérations du groupe sur le continent -- où il dépend de l'armée russe --, n'ont jusqu'à présent pas été remises en cause.
Leur avenir dépendra des "pays concernés", a affirmé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
Selon une source militaire européenne, le groupe engrange également d'importants revenus en ramenant or et minerais d'Afrique.
- Armes -
L'URSS a signé des contrats d'armements avec plusieurs pays africains. Ces dernières années, la Russie a cherché à "poursuivre et accroître" la coopération dans ce domaine, selon une source au sein du secteur, contactée par l'AFP.
D'après cette source russe, il s'agit notamment de "modernisation d'armes fournies depuis l'époque soviétique" mais aussi de livraison d'équipements de nouvelle génération.
"La Russie travaille avec tous les pays, même ceux qui traditionnellement coopéraient dans ce domaine avec la France, les Etats-Unis ou l'Espagne", a aussi fait valoir cette source.
Les livraisons d'armes à l'Afrique représentent "30 à 40% des exportations totales d'armes" russes annuelles, avait indiqué à l'été 2021 le directeur du Service russe de coopération militaire et technique, Dmitri Chougaïev.
En 2019, M. Chougaïev avançait le chiffre de 14 milliards de dollars de commandes militaires pour l'Afrique. Moscou est par exemple un important fournisseur d'armement de l'Algérie.
- Energie -
La Russie cherche aussi à exporter en Afrique son savoir-faire en matière d'infrastructures nucléaires.
En Egypte, le géant russe du secteur Rosatom a entamé en 2022 la construction de la première centrale du pays, à El-Dabaa, sur les bords de la Méditerranée.
A terme, Moscou aimerait surtout exporter son concept de "centrale flottante" aux pays africains, largement démunis en capacités atomiques.
Selon le ministère russe de l'Energie, Moscou a également plusieurs projets pétroliers en Afrique, chapeautés principalement par le groupe privé Loukoïl.
Privée du marché européen, la Russie tente de réorienter ses exportations de gaz et de pétrole et a annoncé vouloir "intensifier" la coopération énergétique avec l'Algérie, important exportateur de gaz naturel.
Selon le ministère de l'Economie, environ deux tiers des investissements russes sur le continent africain sont consacrés à l'exploration et la production de pétrole et de gaz, mais aussi d'uranium, de diamants, de minerais et d'autres minéraux.
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