Lors de ces rencontres à huis-clos au Qatar, la délégation américaine a exprimé la "préoccupation profonde" des Etats-Unis face à la crise humanitaire en Afghanistan et accusé les talibans de la "détérioration de la situation des droits humains, particulièrement vis-à-vis des femmes, filles et communautés vulnérables", indique lundi un communiqué du département d'Etat.
Depuis leur prise de pouvoir, les autorités talibanes n'ont cessé d'imposer des lois visant principalement les droits des femmes pour faire respecter leur vision austère de l'islam. Les écoles secondaires et l'université excluent les femmes, les parcs publics et salles de sport leurs sont interdits et les salons de beauté ont été fermés.
Le communiqué du ministère afghan des Affaires étrangères publié lundi soir indique de son côté que les droits humains ont été abordés, sans plus de précisions.
Les droits des femmes sont un point d'achoppement dans les négociations sur l'aide et la reconnaissance du pays depuis que les talibans ont repris le pouvoir en août 2021.
Parmi les participants à cette réunion, l'une des plus importantes rencontres connues depuis des mois entre des représentants des gouvernements américain et afghan, figuraient côté américain le représentant spécial pour l'Afghanistan Thomas West, l'envoyée spéciale pour les femmes et les filles afghanes et les droits humains Rina Amiri, ainsi que la cheffe de la mission américaine pour l'Afghanistan Karen Decker, qui est basée à Doha.
Le communiqué du département d'Etat cite en ce qui concerne la délégation afghane "de hauts représentants talibans", sans les identifier, ainsi que des "technocrates professionnels".
La délégation talibane était dirigée selon le communiqué afghan par le ministre des Affaires étrangères Amir Khan Muttaqi et comprenait des représentants du ministère des Finances et de la Banque centrale.
Selon les autorités talibanes, des discussions ont été menées sur la levée des restrictions et des sanctions bancaires.
"Une fois de plus pour instaurer la confiance, il est important de supprimer les listes noires et de libérer les réserves bancaires afin que les Afghans puissent développer leur économie sans aide étrangère", soulignent-ils.
La délégation américaine a dit de son côté être "ouverte à un dialogue technique concernant des questions de stabilisation économique prochainement".
La délégation américaine explique enfin avoir également "pris note" de l'"engagement renouvelé" des talibans à ne pas laisser leur pays servir de plateforme à des attaques visant les Etats-Unis et leurs alliés, reconnaissant "une diminution des attaques terroristes d'ampleur visant des civils afghans".
Concernant la lutte contre l'opium, les Etats-Unis disent reconnaître une "baisse significative" des surfaces cultivées cette saison depuis l'interdiction faite par les talibans de cultiver la plante dont est extrait l'opium.
La délégation talibane a pour sa part réitéré ses appels au rétablissement des services consulaires pour les Afghans du monde entier. Une poignée d'ambassades afghanes fonctionnent sous l'autorité des talibans, notamment au Pakistan, en Turquie et en Chine, mais nombre d'entre elles sont occupées par des diplomates associés à l'ancien gouvernement qui est toujours, officiellement, représenté aux Nations unies.
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