La chute du jet privé transportant Prigojine et sa garde rapprochée s'était produite dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou, faisant dix morts.
A l'issue des "expertises génétiques moléculaires" qui ont pris plusieurs jours, il a été établi que les identités des dix victimes "correspondent à la liste" des passagers et des membres de l'équipage de l'avion, a annoncé dimanche le Comité d'enquête russe dans un communiqué.
Les noms d'Evguéni Prigojine et de son bras droit, Dmitri Outkine, un ex-officier du renseignement militaire et commandant opérationnel de Wagner, figuraient sur cette liste.
Les enquêteurs n'ont rien dit pour l'heure des pistes examinées, n'évoquant ni la thèse de l'accident, ni celles d'une bombe ou d'un missile sol-air.
De leur côté, les Occidentaux ont pointé du doigt Vladimir Poutine, qui avait qualifié Prigojine de "traître" pour sa rébellion contre Moscou.
Le Kremlin a nié avoir ordonné d'assassiner Evguéni Prigojine, dénonçant des "spéculations".
Nombre des détracteurs du régime russe ou de ses ex-partisans tombés en disgrâce ont été tués ou ciblés par des tentatives d'assassinat. Le pouvoir a toujours démenti toute implication.
Depuis le crash de l'avion, des habitants de différentes villes russes où le groupe Wagner avait ses centres d'entraînement, de Novossibirsk (Sibérie occidentale) à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), vont déposer des fleurs sur des mémoriaux improvisés en l'honneur d'Evguéni Prigojine, signe de la popularité de ce chef de guerre auprès de certains.
A Moscou, l'un d'eux, composé de drapeaux, de fleurs et de portraits de Prigojine, a été érigé rue Varvarka, non loin du Kremlin.
"Il a été tué par ses ennemis. Nous ne dirons pas qui... Mais nous espérons que ceux qui ont commis ce crime en paieront le prix", a dit selon une vidéo de l'AFP l'un des sympathisants de Prigojine, un homme portant un T-Shirt orné d'une grande lettre "Z", le symbole de l'opération militaire russe en Ukraine.
Wagner, qui a quitté l'Ukraine après sa rébellion avortée, reste actif en Afrique mais son avenir est désormais en suspens. Partout où il a été déployé, ce groupe est accusé d'exactions, d'exécutions extrajudiciaires et de tortures.
- Les hostilités continuent -
Les hostilités continuent dans le même temps de faire rage dans le sud et l'est de l'Ukraine, où l'armée ukrainienne tente depuis des semaines de percer pour couper les lignes de ravitaillement russes et le couloir terrestre que s'est ménagée l'armée russe le long de la côte ukrainienne de la mer d'Azov.
La Russie et la péninsule de Crimée annexée en 2014 ont été la cible d'attaques de drones quasi quotidiennes ces dernières semaines, depuis que l'Ukraine a promis en juillet d'étendre au territoire russe le conflit déclenché en février 2022.
Un drone s'est ainsi écrasé dans la nuit de samedi à dimanche sur un immeuble d'habitation à Koursk, le chef-lieu de la région du même nom frontalière de l'Ukraine, sans faire de victimes, ont annoncé les autorités locales.
"Les fenêtres sur plusieurs étages ont été brisées", a dit le gouverneur régional, Roman Starovoït.
Le ministère russe de la Défense a affirmé dans un communiqué que deux drones ukrainiens avaient été abattus dans la région de Koursk et dans celle de Briansk, elle aussi frontalière de l'Ukraine. La veille, le gouverneur de la province de Belgorod avait déclaré qu'un drone explosif y avait fait un mort.
L'Ukraine a également été ciblée dimanche, ses forces armées ayant annoncé avoir abattu quatre missiles de croisière russes dans la nuit.
Le chef de l'administration militaire de la région de Kiev, Rouslan Kravtchenko, a souligné que deux personnes avaient été blessées par des fragments de missile.
Enfin, les autorités de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, ont affirmé que des bombardements russes avaient provoqué la mort d'une femme et fait deux blessés.
En mer Noire, une zone qui connaît un regain de tension depuis que la Russie a quitté mi-juillet l'accord protégeant les exportations ukrainiennes, notamment de céréales, par voie maritime, l'armée russe a affirmé avoir fait décoller un de ses avions de chasse pour empêcher un drone américain de franchir sa frontière.
Mais l'Ukraine a annoncé le même jour qu'un deuxième cargo, qui était bloqué dans le port d'Odessa par les menaces russes, avait pris la mer chargée de produits sidérurgiques à destination des marchés africains et rejoint sans encombre les eaux territoriales roumaines.
Moscou et Kiev ont intensifié leurs activités militaires en mer Noire depuis la fin de l'accord sur les exportations négociées par l'ONU.
La Russie a pilonné les infrastructures portuaires ukrainiennes, tandis que l'Ukraine a attaqué des navires russes dans ses eaux et dans la péninsule de Crimée.
Le 17 août, la Turquie avait adressé une mise en garde à Moscou après que la marine russe avait effectué des tirs de sommation pour intercepter et contrôler un cargo d'une compagnie turque qui se dirigeait vers le sud de l'Ukraine.
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