Ces frappes, ayant tué "quatre civils" au Kurdistan d'Irak, interviennent dans un contexte régional déjà tendu, sur fond de guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien depuis le 7 octobre qui fait craindre un embrasement régional entre les alliés des deux camps.
L'agence de presse officielle iranienne Irna a annoncé lundi soir tard que les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, avaient mené une attaque dans la périphérie d'Erbil, capitale du Kurdistan dans le nord de l'Irak.
Selon elle, des missiles ont détruit "un quartier général" d'où opérerait Israël. A également été ciblé "un rassemblement de groupes terroristes anti-iraniens".
A Bagdad, le ministère des Affaires étrangères a condamné "une agression visant la souveraineté de l'Irak et la sécurité de son peuple", assurant que les autorités y répondraient via "toutes les mesures légales" nécessaires, y compris "une plainte au Conseil de sécurité" de l'ONU.
Il a en outre convoqué le chargé d'affaires iranien à Bagdad pour lui remettre une "missive de protestation".
Le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani a ordonné la formation d'une commission d'enquête pour prouver "la fausseté des allégations de ceux qui sont responsables de ces actes condamnables", selon la diplomatie irakienne.
L'Irak est déjà aspiré par les tensions régionales qui secouent le Moyen-Orient depuis le 7 octobre et les répercussions du conflit à Gaza.
Le gouvernement de Bagdad, grand allié politique de Téhéran mais également partenaire des États-Unis, doit se livrer à un exercice d'équilibriste: des groupes armés pro-Iran enchaînent les attaques contre les soldats américains et les troupes de la coalition internationale antijihadistes déployés en Irak et en Syrie.
Réagissant aux tirs de missiles iraniens, une responsable américaine a dénoncé "une série de frappes imprudentes et imprécises". "Aucun personnel ni aucune installation américaine n'ont été visés", a toutefois précisé Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
La France a condamné des "violations inadmissibles" de la souveraineté de l'Irak.
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