Le chef de la diplomatie britannique "effectuera une visite officielle en Chine du 18 au 19 octobre", soit vendredi et samedi, a indiqué dans un communiqué Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Sa venue sera la première en Chine d'un haut responsable britannique depuis l'élection du Premier ministre Keir Starmer en juillet.
Elle sera l'occasion de confirmer le réchauffement des liens diplomatiques, après des années de tensions liées notamment à la répression par Pékin du mouvement pro-démocratie à Hong Kong, ex-colonie britannique redevenue chinoise en 1997, envers laquelle Londres estime avoir une responsabilité.
La Chine et le Royaume-Uni avaient renoué le contact à haut niveau en août lors d'un appel téléphonique entre Xi Jinping et Keir Starmer. C'était la première fois que le président chinois s'entretenait avec un Premier ministre britannique depuis 2022.
Pékin est "disposé" à renouer le dialogue économique avec Londres, avait ensuite indiqué en septembre le vice-Premier ministre chinois He Lifeng.
- "Une priorité" -
A quelques jours de la visite de David Lammy en Chine, Keir Starmer avait appelé mercredi à la libération du magnat des médias Jimmy Lai, figure du mouvement prodémocratie à Hong Kong, actuellement emprisonné pour atteinte à la sécurité nationale.
Son cas est "une priorité" du gouvernement travailliste britannique, avait-il affirmé.
Les avocats de Jimmy Lai ont demandé au gouvernement britannique de plaider son cas à Pékin lors de la visite de David Lammy en Chine.
Londres a maintes fois critiqué la campagne menée par Pékin à Hong Kong pour limiter la liberté de la presse et les manifestations. Une prise de position qui a mis à rude épreuve les relations diplomatiques.
"La Chine et le Royaume-Uni sont tous deux des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et des économies mondiales de premier plan", a toutefois déclaré jeudi, d'un ton apaisant, la porte-parole Mao Ning lors d'une conférence de presse régulière.
"Le développement stable sur le long terme des relations bilatérales est conforme aux intérêts communs des deux pays et est propice à l'unité de la communauté internationale pour affronter les défis mondiaux et promouvoir la paix et le développement dans le monde", a-t-elle souligné.
- Taïwan et Xinjiang -
Sur le sujet de Taïwan, île de quelque 23 millions d'habitants revendiquée par la Chine continentale, Keir Starmer avait affirmé mercredi que les manoeuvres militaires d'ampleur menées par Pékin lundi autour du territoire insulaire n'étaient "pas propices à la paix et à la stabilité".
Après "l'âge d'or" centré sur les relations commerciales vanté par l'ex-Premier ministre britannique David Cameron au début des années 2010, les relations bilatérales s'étaient tendues.
Outre le dossier hongkongais, les différends s'étaient multipliés.
Londres a accusé Pékin de cyberattaques contre des élus et de violer les droits humains, notamment ceux de la minorité ouïghoure dans la région du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), sans compter les tensions commerciales.
Les deux pays se sont aussi accusés mutuellement d'espionnage. Par ailleurs, Pékin reproche régulièrement à Londres de suivre la politique hostile de Washington à son égard.
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