Pendant que le pays se recueillait autour des familles endeuillées et des proches d'otages retenus à Gaza, des frappes israéliennes ont visé le territoire palestinien et des cibles du Hezbollah au Liban, où le mouvement islamiste allié du Hamas a affirmé qu'Israël devait être "éliminé" à terme.
Une foule émue a donné le coup d'envoi des cérémonies à Réïm, dans le sud d'Israël, sur les lieux du festival de musique Nova où au moins 370 personnes ont été tuées, avec une minute de silence à 06h29 précises (03h29 GMT), heure à laquelle le Hamas avait lancé son offensive il y a un an.
"La douleur ne s'estompe pas, au contraire, elle ne fait que s'intensifier", a confié à l'AFP Doron Journo, un homme dont la fille de 23 ans, Karin, a été tuée sur place.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages morts en captivité.
Le président israélien Isaac Herzog, qui a rencontré les familles à Réïm, a appelé le monde à "soutenir Israël dans son combat contre ses ennemis".
Le président américain Joe Biden s'est dit "totalement engagé pour la sécurité d'Israël", ajoutant cependant que "beaucoup trop des civils" palestiniens avaient "souffert pendant cette année".
La guerre à Gaza et au Liban s'accompagne d'une escalade entre Israël et l'Iran, allié du Hamas et du Hezbollah, alors qu'Israël a menacé de riposter après le tir de 200 missiles le 1er octobre contre son territoire, faisant redouter une contagion à l'ensemble du Moyen-Orient.
- Tirs sur Tel-Aviv -
Lundi, peu après le début des cérémonies, au moins quatre projectiles ont été tirés vers Israël depuis la bande de Gaza toute proche, a indiqué l'armée.
La branche armée du Hamas a revendiqué ces tirs, disant avoir visé un kibboutz, une base militaire et un rassemblement de soldats israéliens, ainsi que des tirs de roquettes sur Tel-Aviv, dans le centre d'Israël, où les sirènes d'alerte ont retenti.
D'autres hommages sont prévus à Tel-Aviv ou encore à Nir Oz, un kibboutz dont une trentaine d'habitants avaient été tués et plus de 70 pris en otages et emmenés à Gaza, tandis que de nombreux rassemblements ou cérémonies doivent marquer cet anniversaire à travers le monde.
Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. La mort d'un otage de 28 ans, Idan Shtivi, enlevé au festival Nova, a été annoncée lundi.
Lors d'une cérémonie à Jérusalem, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël était "obligé de ramener" les otages. Il a affirmé plus tard qu'Israël changeait "la réalité" sur le terrain pour qu'il n'y ait plus d'attaque semblable à celle du 7 octobre.
M. Netanyahu avait promis dimanche de vaincre les "ennemis" d'Israël, comme l'a répété lundi son ministre de la Défense, Yoav Gallant.
Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza avaient pénétré dans le sud d'Israël, utilisant des explosifs et des bulldozers pour franchir la barrière entourant le territoire palestinien, tuant à l'aveugle dans des kibboutz, des bases militaires et sur le site du festival Nova.
Dans les heures suivantes, l'armée israélienne avait lancé une puissante offensive contre le territoire avec pour objectif d'y détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007.
Depuis, des secteurs entiers de la bande Gaza ont été réduits en ruines, la quasi-totalité de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés et au moins 41.909 Palestiniens y ont été tués, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Le Hezbollah a qualifié lundi Israël d'entité "cancéreuse" qui doit être "éliminée" à terme, promettant de continuer à combattre "l'agression" israélienne, tout comme le Hamas qui a qualifié de "glorieuse" l'attaque du 7 octobre.
- "Le monde s'est arrêté" -
Après avoir affaibli le Hamas, l'armée israélienne a déplacé à la mi-septembre l'essentiel de ses opérations vers le front nord, où le Hezbollah libanais multiplie depuis un an les tirs de roquettes vers Israël.
Après une campagne de bombardements massifs sur les bastions du Hezbollah, dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que le sud et l'est du Liban, l'armée a lancé le 30 septembre des opérations terrestres contre des positions du mouvement dans le sud, appuyées par l'aviation.
Israël a déclaré lundi mener des frappes aériennes "importantes" contre le Hezbollah dans le sud du Liban. L'armée, qui a annoncé la mort de deux soldats dans la zone frontalière, a indiqué avoir envoyé des renforts pour appuyer les deux divisions qui y sont déjà déployées.
Dans la matinée, des habitants du quartier de Kafaat, dans la banlieue sud de Beyrouth, inspectaient les décombres après une frappe qui a creusé un cratère dans le sol, selon des images de l'AFP.
Dans le sud du pays, une frappe aérienne israélienne a tué dix pompiers, le ministère libanais de la Santé.
Le Hezbollah a dit avoir tiré "une salve de roquettes" sur des troupes israéliennes dans le village libanais frontalier de Maroun al-Ras. Il avait auparavant annoncé avoir bombardé plusieurs localités et positions militaires dans le nord d'Israël.
Depuis octobre 2023, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus d'un millier depuis l'intensification des bombardements israéliens le 23 septembre, selon les autorités. Environ 1,2 million de personnes ont été déplacées.
Israël a promis de combattre le puissant mouvement armé libanais jusqu'à "la victoire", afin de permettre le retour dans les régions frontalières des 60.000 habitants déplacés par les tirs de roquettes incessants.
Après l'échec de toutes les tentatives de médiation, l'offensive israélienne continue aussi à Gaza où l'armée a dit avoir frappé lundi l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, dans le centre du territoire, qui abritait selon elle des centres de commandement du Hamas.
"On a le sentiment que le monde s'est arrêté le 7 octobre", a raconté une déplacée de 26 ans, Israa Abou Matar, à Deir al-Balah. "Je vieillis en voyant mes enfants affamés, effrayés, faire des cauchemars et hurler jour et nuit à cause du bruit des bombardements".
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