La levée de la suspension a été décidée mardi soir par le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, qui avait ordonné le blocage le 30 août
Pour redevenir disponible dans le plus grand pays d'Amérique Latine, X a dû notamment supprimer des comptes soupçonnés de désinformation, la plupart étant des sympathisants de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).
L'ancien Twitter a également été contraint de payer des amendes d'un montant total de 28,6 millions de réais (environ 4,8 millions d'euros) et nommer un nouveau représentant légal au Brésil.
Ce retour a été salué avec enthousiasme par les usagers, avec des mots-clés comme "Voltamos" ("Nous sommes de retour") ou "Como é bom estar de volta" ("C'est si bon d'être retour") parmi les Trending Topics.
De nombreux mèmes ont commencé à inonder le réseau dans le pays ultra-connecté qui compte plus d'un smartphone par habitant.
"Twitter est de retour et j'ai l'impression d'être sorti d'une clinique de désintoxication pour retomber dans l'addiction", a commenté un internaute.
Lilian Lazarini, entrepreneuse de 50 ans à Sao Paulo, a célébré le rétablissement de l'accès à la plateforme : "Nous vivons à une époque où beaucoup de choses sont restreintes, il faut lutter pour notre liberté d'expression", dit-elle à l'AFP.
Abi Garcia, 22 ans, était plus partagé. "Je crois qu'il y a des bons et des mauvais côtés. Cela pose aussi des problèmes pour de nombreuses personnes qui subissent des commentaires négatifs. Si les gens utilisaient ce réseau pour augmenter leurs connaissances, ce serait bien, mais ce n'est pas le cas", déplore-t-il.
- Bras de fer -
L'agence régulatrice des télécommunications Anatel a indiqué dans un communiqué avoir "commencé à notifier mercredi les fournisseurs d'accès internet pour qu'ils permettent à leurs clients d'avoir accès à X", sur ordre de la Cour suprême.
"Le temps d'exécution du déblocage dépendra des mesures prises par ces fournisseurs, selon leurs spécificités", a précisé l'agence.
Le réseau social s'était félicité mardi soir de la levée de la suspension. "X est fier de revenir au Brésil (...) Nous continuerons à défendre la liberté d'expression, dans les limites de la loi, partout où nous opérons", avait déclaré la plateforme sur son compte X dédié aux affaires gouvernementales mondiales.
"Nous avons montré au monde que les lois doivent être respectées ici, qui que vous soyez. Le Brésil est souverain", a déclaré mardi soir Juscelino Filho, ministre des Communications du gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, dans un communiqué publié quelques heures après l'ordre de déblocage.
Ce retour de X au Brésil intervient à la suite d'un long bras de fer entre Elon Musk et le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, qui avait ordonné la suspension le 30 août.
Le milliardaire avait accusé à maintes reprises le magistrat de "censure", le qualifiant le "dictateur" et le comparant à Voldemort, le méchant de la saga Harry Potter.
Le juge Moraes s'est longtemps montré inflexible, estimant que X constituait une menace contre la démocratie et favorisait la désinformation.
"Ce cas doit servir d'alerte, pour montrer qu'aussi bien les plateformes que les autorités doivent mettre les droits humains au centre de leurs actions", a commenté mercredi l'ONG Human Rights Watch.
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