"La fermeture spatio-temporelle de quatre semaines (du 22 janvier au 20 février 2024, NDLR) a incontestablement permis de protéger de manière efficace les espèces de petits cétacés du risque de capture accidentelle par engin de pêche", a précisé le ministère de la Mer et de la Pêche, au cours d'un échange avec la presse.
Le ministère a fait état des données de l'observatoire Pelagis qui doit publier jeudi un bilan de l'effet de ce mois sans pêche sur les captures accidentelles de dauphins.
Selon les estimations, 1.450 dauphins communs sont morts par capture accidentelle, entre le 1er décembre 2023 et le 31 mars 2024 sur la façade Atlantique et la Manche Ouest. La moyenne annuelle sur cette zone s'élève à 6.100 captures accidentelles entre 2017 et 2023.
"Les niveaux de mortalité par capture accidentelle pour l'hiver 2023-2024 ont été divisés par quatre par rapport à la moyenne des années précédentes", a relevé l'entourage du ministre Fabrice Loher, ajoutant que les captures accidentelles étaient "revenues à des niveaux observés avant 2016, qui est l'année d'apparition des fortes mortalités".
Le ministère a toutefois ajouté que cette fermeture avait également fait chuter de 47% les volumes de poissons débarqués dans les criées du golfe de Gascogne sur le mois de février, par rapport à la même période de 2023.
La perte de chiffre d'affaires totale est estimée à plus de 30 millions d'euros pour la filière, tandis que "presque 18 millions d'euros" ont été versés en aides publiques à la suite de cette fermeture, selon le ministère.
"L'horizon dans lequel on s'inscrit avec les professionnels, c'est de pouvoir lever ces périodes de fermeture d'un mois à compter de 2027", a poursuivi l'entourage de M. Loher.
"Ça ne veut pas dire qu'on en est certain", a-t-on ajouté de même source, précisant qu'il s'agissait de suivre "une ligne de crête" entre "permettre à l'activité de pêche de s'exercer tout en préservant les populations de petits cétacés".
"On ne peut pas se satisfaire d'une situation où chaque année, ad vitam aeternam, on aurait une fermeture d'un mois", a affirmé le ministère, précisant que cela supposait notamment de disposer de mesures efficaces d'atténuation des captures accidentelles.
En 2025, quelque 300 navires concernés devront rester au port du 22 janvier au 20 février, selon la Commission européenne.
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