A Addis Abeba, il a rencontré le président de la commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, pour discuter du renforcement des institutions multilatérales, la "résolution des crises", ainsi que les enjeux climatiques et de santé.
"Nous procédons à un changement de posture militaire marqué par la volonté de reconfigurer nos partenariats en coordination avec nos partenaires africains afin qu'ils puissent être plus souples et en mesure de mieux répondre et de répondre plus rapidement à leurs attentes", a déclaré Jean-Noël Barrot, lors de propos introduisant la réunion stratégique entre la France et l'UA.
Il n'a toutefois pas mentionné la situation au Tchad, qui, la veille, par la voix de son ministre des Affaires étrangères tchadien Abderaman Koulamallah, a annoncé la dénonciation de l'accord de coopération de défense.
Cette communication surprise était intervenue quelques heures après le départ de son homologue français jeudi soir.
Jean-Noël Barrot, qui était au Tchad pour visiter les camps de réfugiés soudanais et prendre la mesure de la crise humanitaire provoquée par la guerre au Soudan, n'avait toujours pas réagi à cette annonce vendredi, pas plus que le ministère des Armées et l'Elysée également sollicités par l'AFP.
L'entourage du ministre n'a fait aucun commentaire également alors que les détails n'ont pas encore été communiqués par N'Djamena.
Le chef de la diplomatie tchadien avait, lui, assuré jeudi soir à l'AFP que ce n'était "pas une rupture avec la France comme le Niger ou ailleurs".
"La France est un partenaire essentiel mais elle doit aussi considérer désormais que le Tchad a grandi, a mûri et que le Tchad est un Etat souverain et très jaloux de sa souveraineté", avait-il déclaré auparavant à l'issue d'une rencontre entre le président Mahamat Idriss Déby Itno et M. Barrot.
Est-ce un retrait pur et simple du millier des militaires français encore présents au Tchad? L'accord va-t-il être remplacé par un autre? Autant de questions qui restaient en suspens vendredi.
Le Tchad est un maillon clé de la présence militaire française en Afrique, constituant le dernier point d'ancrage de Paris au Sahel après les retraits forcés de ses troupes au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Mais Paris avait d'ores et déjà annoncé une réduction de la voilure dans le cadre de sa nouvelle stratégie africaine qui prône un partenariat "renouvelé" et "co-construit".
Jeudi, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a indiqué que la France allait devoir fermer ses bases militaires dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Vendredi matin, le ministre français a également rencontré le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
La réunion stratégique avec l'Union Africaine est la première depuis 2019 alors qu'elle devait se tenir sur un rythme annuel.
"Nous restons pleinement mobilisés pour la réponse aux crises sur le continent", a également affirmé Jean-Noël Barrot.
La France va par ailleurs évoquer la réforme du conseil de sécurité de l'ONU. A l'instar du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, Paris pousse depuis longtemps pour son élargissement à deux pays d'Afrique.
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