Attaque dans une gare à Paris: le suspect malien inculpé pour tentatives d'assassinat Paris, France

Publié le 7 févr. 2024 à 09:50

  • Attaque dans une gare à Paris: le suspect malien inculpé pour tentatives d'assassinat Paris, France

Crédit Photo : Autre Presse

Le Malien de 32 ans qui a blessé plusieurs personnes au couteau samedi dans une gare à Paris, a été inculpé mardi notamment pour tentatives d'assassinat aggravées, un crime passible de la perpétuité, et écroué.

Le suspect, qui voulait "s'en prendre à des Français" selon le parquet, a également été inculpé pour violences commises avec arme aggravées. Il a été placé en détention provisoire.

"Gardez à l'esprit qu'il ne s'agit pas d'un dossier politique. L'enjeu de ce dossier sera l'état de santé de notre client", a estimé son avocat, Me Yassine Yakouti.

La garde à vue du suspect avait été interrompue pendant 24 heures, durant lesquelles il avait été transféré à l'infirmerie psychiatrique. Mais elle avait pu reprendre ensuite, "l'examen psychiatrique réalisé" n'ayant "pas écarté sa responsabilité pénale", selon le parquet.

Mardi à midi, le pronostic vital d'un homme de 66 ans, blessé au couteau à l'abdomen et par des coups de marteau à la tête, était encore engagé, selon le parquet. Une autre victime, qui avait cherché à s'interposer, recevait encore des soins.

Qu'est-ce qui a motivé le passage à l'acte de ce ressortissant malien qui vivait en Italie et venait d'arriver en France le 1er février? Selon une source proche du dossier, il a gardé le silence mardi après-midi devant le juge d'instruction.

En revanche, il s'est "largement" exprimé en garde à vue, évoquant notamment la "maltraitance que la France a fait subir à son grand-père", a indiqué une source proche du dossier.

Les enquêteurs analysent aussi un compte TikTok ouvert à son nom et sur lequel on voit un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras. Certaines vidéos y font part de son ressentiment à l'égard de la France à cause de l'intervention militaire au Mali.

"Les déclarations du mis en cause, comme l'exploitation de son téléphone, ont conduit à envisager qu'il avait commis son acte pour s'en prendre à des Français, en raison de leur appartenance à la nation", avait expliqué plus tôt dans la journée la procureure Laure Beccuau.

Le choix de cibler des victimes en raison de "leur appartenance, vraie ou supposée" à la nation française constitue une circonstance aggravante, a précisé le ministère public.

De son côté, le parquet national antiterroriste (Pnat) ne s'est pas saisi, "à ce stade", ayant conclu que "les critères n'étaient pas réunis", a expliqué le parquet de Paris.

- "Réactions courageuses" -

Samedi à 07H35 (06H35 GMT), l'homme a d'abord "mis le feu à son sac à dos" et "poursuivi une passante, armé d'un marteau et d'un couteau, sans parvenir à l'atteindre", a détaillé le ministère public.

L'agression a eu lieu à la gare de Lyon, une des plus importantes gares ferroviaires du centre de la capitale française.

Plusieurs personnes se sont interposées.

Une première a été blessée à l'abdomen par un coup de couteau et des coups de marteau à la tête. Un deuxième voyageur a plaqué le suspect au sol, tandis que trois autres l'y ont maintenu. Les agents de sécurité et policiers l'ont ensuite pris en charge, d'après le parquet.

Ce Malien vivait "en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable", selon les documents d'identité trouvés en sa possession, avait précisé samedi le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Ce titre lui permettait de voyager en France en toute légalité, où il est arrivé le 1er février.

Inconnu des services de police français comme italiens, "il était suivi pour des problèmes psychiatriques mais il n'a jamais manifesté de tendances violentes", ont précisé les carabiniers italiens à l'AFP.

Ces agressions rappellent celles perpétrées en janvier 2023 gare du Nord à Paris : un homme, qu'une source policière avait présenté comme un Libyen né en 2000 et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français, avait agressé six personnes avec un crochet métallique.

Une expertise psychiatrique a depuis estimé qu'il était dans un "état délirant aigu" le jour des faits.

La France - qui accueille les Jeux olympiques à l'été 2024 - a subi depuis janvier 2015 une série d'attentats jihadistes qui a fait plus de 260 morts.