- La chute de Duvalier -
En 1986, le dictateur Jean-Claude Duvalier est chassé par un soulèvement populaire, l'armée prend le pouvoir. "Baby Doc" était devenu président à vie en 1971 après la mort de son père François Duvalier, dit "Papa Doc", arrivé au pouvoir en 1957 lors d'élections truquées. Il s'exile.
- Les mandats inachevés d'Aristide -
Le 30 septembre 1991, le prêtre Jean-Bertrand Aristide, élu président en 1990, est renversé par un coup d’État militaire et s'exile. Il est rétabli au pouvoir par une intervention militaire américaine en 1994. René Préval lui succède en 1996.
Réélu en 2000, Jean-Bertrand Aristide quitte à nouveau le pouvoir en 2004, sous pression des Etats-Unis, de la France et du Canada, d'une insurrection armée et d'une révolte populaire. Il s'exile.
Pendant deux ans, le pays est sous le contrôle de l'ONU qui y déploie une force internationale. En 2006, René Préval est à nouveau élu président. C'est le seul dirigeant haïtien à avoir achevé les deux mandats autorisés par la Constitution.
- Martelly sans successeur -
Michel Martelly, élu en 2011, finit son mandat en 2016 sans successeur, après l'annulation de la présidentielle de 2015. Le Parlement désigne un président provisoire.
Après une longue crise électorale, l'homme d'affaires Jovenel Moïse est élu fin 2016.
- Moïse assassiné -
Jovenel Moïse est rapidement confronté à une intensification des activités des gangs armés.
Après l'expiration, début 2020, du mandat des députés sans nouvelles élections, le président gouverne par décret.
Le 7 février 2021, le pouvoir judiciaire décrète la fin du mandat présidentiel. Jovenel Moïse estime, lui, qu'il lui reste un an au pouvoir. Le même jour, il assure avoir échappé à une tentative d'assassinat.
Jovenel Moïse sera assassiné le 7 juillet, chez lui, par un commando. Les affaires courantes sont gérées par le Premier ministre Ariel Henry, nommé peu avant l'assassinat du président.
- Impasse politique -
Le 27 septembre, les élections prévues entre novembre et janvier sont reportées sine die.
En plein vide juridique, Ariel Henry se maintient au pouvoir au-delà du 7 février 2022, qui devait marquer la fin du mandat du président Moïse. Même scénario le 7 février 2024, jour où le Premier ministre aurait dû quitter le pouvoir en vertu d'un accord politique.
- Menace de "guerre civile" -
Le 28 février, Ariel Henry accepte de "partager le pouvoir" avec l'opposition, dans le cadre d'un accord prévoyant des élections d'ici un an, alors qu'aucun scrutin n'a eu lieu depuis 2016.
Mardi 5 mars, Jimmy Chérizier, influent chef de gang surnommé "Barbecue", menace d'une "guerre civile qui conduira à un génocide" si Ariel Henry reste au pouvoir.
Cette déclaration intervient peu après la signature d'un accord entre le Kenya et Haïti, prévoyant l'envoi de policiers kenyans pour lutter contre les gangs - qui contrôlent une grande partie de la capitale Port-au-Prince et les routes menant au reste du territoire -, dans le cadre d'une mission internationale soutenue par l'ONU.
- Démission d'Ariel Henry -
Le 11 mars, le Premier ministre contesté et sans assise populaire, démissionne, annoncent le président de la Communauté des Caraïbes (Caricom) et un responsable américain.
A l'issue d'une réunion en Jamaïque consacrée à la crise en Haïti, Mohamed Irfaan Ali, président du Guyana et de la Caricom, a également annoncé "un accord de gouvernance transitoire ouvrant la voie à une transition pacifique du pouvoir, à la continuité de la gouvernance, à un plan d'action à court terme en matière de sécurité et à des élections libres et équitables".
Selon un responsable américain, Ariel Henry est le bienvenu s'il veut rester sur l'île américaine de Porto Rico, où il s'était retrouvé bloqué, empêché de rentrer dans la capitale haïtienne.
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