M. Manalo s'exprimait en marge du sommet du 50e anniversaire des relations entre l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) et l'Australie, après une série d'incidents entre Manille et Pékin dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale.
Le ministre philippin a défendu la politique de son gouvernement visant à rendre publiques les manœuvres chinoises dans ces eaux disputées, à l'image du récent passage de navires de guerre près de l'atoll de Scarborough.
"Il s'agit simplement de tenter d'informer les gens de ce qui se passe", a déclaré le ministre à l'AFP.
"Si vous arrêtiez de nous harceler, et peut-être de procéder à d'autres actions, il n'y aurait pas d'informations à rapporter", a ajouté le chef de la diplomatie philippine.
"Nous ne céderons jamais ne serait-ce qu'un centimètre carré de notre territoire et de notre juridiction maritime", a renchéri le président philippin Ferdinand Marcos qui s'exprimait plus tard dans la soirée de lundi, en marge du sommet de l'ASEAN à Melbourne.
- "Actions provocatrices" -
Manille et Pékin entretiennent une longue histoire de différends maritimes en mer de Chine méridionale, par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars de marchandises.
Pékin revendique la quasi-totalité de cette étendue marine, y compris des eaux et des îles proches des côtes de plusieurs pays voisins, et a ignoré la décision d'un tribunal international en 2016 rejetant cette affirmation sans fondement juridique.
Les Philippines, Brunei, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam revendiquent également plusieurs récifs et îlots dans cette mer, dont certaines zones pourraient receler de riches réserves de pétrole.
Une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a réagi lundi aux commentaires de M. Manalo, déclarant que "la position de la Chine sur la question de la mer de Chine méridionale est cohérente et claire".
"La cause des récents problèmes maritimes est que les Philippines ont fréquemment mené des actions provocatrices en mer de Chine méridionale qui violent nos droits" a-t-elle affirmé.
Manille a tenté de rallier à sa cause d'autres pays, notamment de la région, avec des résultats mitigés.
"Les Philippines sont attachées à une résolution pacifique des différends par des moyens diplomatiques ou pacifiques", a déclaré M. Manalo, tout en insistant sur le fait que "cela ne se fera pas au détriment de notre intérêt national".
"Nous tendons la main à des partenaires dans des pays qui partagent nos idées et font face à des problèmes et des préoccupations similaires", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie philippine a par ailleurs évoqué les interrogations concernant le futur des relations avec le principal partenaire du pays en matière de sécurité, les Etats-Unis, où les élections de novembre devraient opposer le président sortant Joe Biden au républicain Donald Trump.
Washington s'est formellement engagé par un traité à prendre la défense de Manille en cas de conflit militaire.
"Les États-Unis sont un allié majeur, un allié par traité des Philippines. Il est donc évident que toute différence ou tout changement dans la politique américaine (...) aurait très probablement un certain effet" pour Manille, a déclaré M. Manalo.
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