"On ne mettra pas un policier devant chaque foyer", a déclaré sur RTL le psychiatre addictologue Amine Benyamina, qui a coprésidé, avec la neurologue Servane Mouton, la commission de travail sur ce rapport demandé en janvier par le chef de l'Etat.
Celui-ci se verra remettre dans la journée ce rapport, dont les principales préconisations ont déjà été détaillées dans la presse lundi soir.
Elles comprennent notamment une interdiction totale des écrans aux moins de trois ans et, par la suite, un accès extrêmement limité jusqu'à six ans. Les experts recommandent aussi d'interdire tout téléphone portable avant 11 ans et de n'y intégrer internet qu'à partir de 13 ans.
Mais les parents "ne doivent pas être affolés", a prévenu M. Benyamina, expliquant que ce rapport constituait avant tout "une forme de guide."
"Ce n'est pas quelque chose qu'il (faut) imposer", a-t-il poursuivi. "Le président avec toute la force qu'il peut avoir, ou tous les présidents du monde, ne pourront pas venir légiférer dans les foyers."
Selon le psychiatre, l'idée est d'abord de fournir aux parents un outil de discussion avec leurs enfants.
"Vous avez un cadre dans lequel vous pouvez peut-être négocier avec vos enfants en disant +il y a des gens qui réfléchissent, des gens qui connaissent le sujet et préconisent ce genre de choses+", a avancé M. Benyamina.
A ce titre, il a assuré que le rapport avait une grande rigueur scientifique, alors que l'effet délétère des écrans sur les enfants est loin de faire l'objet d'un consensus chez les chercheurs.
"On a consulté et compulsé la littérature et à chaque fois que ce n'était pas très clair, on a proposé des choses dans la prudence", a insisté M. Benyamina.
"L'écran peut être un outil mais pas une finalité, c'est ce qu'on essaie de pointer", a-t-il conclu.
Tous les commentaires 0
CONNECTEZ-VOUS POUR COMMENTER
VIDEOS