A Genève, un porte-parole des Nations unies, Rolando Gomez, a affirmé que "l'ONU informe les autorités israéliennes du mouvement de tous (ses) convois" comme "c'est le cas sur tous les théâtres d'opération".
"C'était le cas hier (lundi NDLR) matin, nous les avons donc tenus informés. Il s'agissait d'un véhicule de l'ONU clairement identifié", a-t-il indiqué lors d'un point de presse régulier.
"C'est un exemple clair du fait qu'il n'y a vraiment aucun endroit sûr à Gaza en ce moment", a-t-il ajouté.
Cette frappe est "infiniment troublante", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Vedant Patel, appelant Israël à améliorer ses procédures afin d'apaiser ses relations avec l'Onu et les travailleurs humanitaires.
"L'Onu et les travailleurs humanitaires doivent être protégés et ils doivent pouvoir poursuivre leur travail afin de sauver des vies", a souligné le porte-parole.
"Nous rejoignons les appels à une enquête approfondie sur cet incident", a poursuivi M. Patel.
M. Gomez a précisé que le membre du service de sécurité de l'ONU (UNDSS) tué lundi par des tirs, dont l'origine n'a pas été précisée, contre le véhicule onusien, était de nationalité indienne.
"Nous sommes profondément attristés par la disparition du colonel Waibhav Kale, qui travaillait pour la sûreté et la sécurité des Nations unies", a confirmé la représentation de l'Inde auprès des Nations unies à New York.
"Nos plus sincères condoléances vont à la famille en cette période difficile", a-t-elle ajouté.
Il s'agit du premier décès d'un employé international de l'ONU dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre, le 7 octobre.
Selon l'ONU, un autre membre de l'UNDSS a été blessé par ces tirs et le véhicule a été touché alors que ces deux personnes se rendaient à l'hôpital européen de Rafah.
- "Enquête complète" -
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a envoyé un communiqué semblant avoir été rédigé lundi, indiquant que UNDSS l'avait informée des faits.
"Nous examinons actuellement cette affaire", a ajouté l'armée, sans attribuer la responsabilité des tirs.
Le porte-parole de l'ONU à Genève, M. Gomez, a indiqué que le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait "demandé une enquête complète".
"Nous voulons que les responsables rendent des comptes. (...). Les travailleurs humanitaires internationaux ne sont pas des cibles. De telles attaques doivent donc cesser", a-t-il dit.
Plusieurs employés palestiniens des Nations unies ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre. L'Unrwa, agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens, dit avoir perdu à elle seule 188 de ses 13.000 employés à Gaza.
"Personne n'est en sécurité à Gaza, y compris les travailleurs humanitaires", a déclaré Philippe Lazzarini, le patron de l'Unrwa, sur le réseau social X.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque qui a fait plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 considérées mortes, selon l'armée.
En riposte, l'armée israélienne a lancé des bombardements suivis d'une offensive terrestre, qui ont provoqué une catastrophe humanitaire avec un lourd bilan: 35.173 morts en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
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