Rien ne presse. Comme Emmanuel Macron, qui a dit vouloir "laisser un peu de temps" aux partis pour "bâtir des compromis" après des législatives sans grand vainqueur, Gérard Larcher n'entend pas céder à la précipitation pour désigner le futur Premier ministre.
Les deux hommes se sont d'ailleurs vus mardi, avant que le chef de l'Etat ne diffuse sa "lettre aux Français" dans la presse régionale. "J'ai plaidé pour que nous prenions du temps, que nous enjambions la période importante où nous accueillons le monde aux Jeux olympiques et aux Jeux paralympiques, et qu'ensuite, au début du mois de septembre, soit engagée la phase qui est la conséquence de ces élections", a déclaré sur BFMTV/RMC le président du Sénat, avec en ligne de mire le prochain budget qui devra être présenté "avant la fin du mois de septembre".
"Personne n'a de majorité, même relative"
Quitte donc à prolonger de deux mois le bail de Gabriel Attal à Matignon. "C'est l'option que j'ai défendue", a ajouté M. Larcher, constatant comme le président de la République que "personne n'a de majorité, même relative" et espérant que "la clarification viendra du Parlement".
"On aura un premier test la semaine prochaine" avec l'élection du président et d'autres postes clés de l'Assemblée, a-t-il observé, attendant de voir si les groupes politiques "s'ouvrent les uns aux autres". Y compris le Rassemblement national, dont "je ne vois pas au nom de quoi il ne siègerait pas dans les instances", a-t-il glissé au passage.
Partisan d'une "ligne indépendante" pour les députés de droite conduits par Laurent Wauquiez, M. Larcher a exclu de devenir lui-même Premier ministre, affirmant avoir "vocation à être président du Sénat".
Mais il a mis en garde contre le choix d'une personnalité issue du Nouveau Front populaire. "Si le président de la République fait ce choix, je (le) combattrai et je demanderai à ce que le gouvernement soit censuré", a-t-il prévenu.
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