"Nous vous écrivons en urgence pour vous faire part de la plus vive préoccupation de ceux que nous représentons, en lien avec la disparition très inquiétante de deux membres du FNDC, Messieurs Foniké Menguè et Billo Bah, le 9 juillet", écrivent les avocats français Vincent Brengarth et William Bourdon, dans une lettre adressée au procureur de la CPI Karim Khan, datée de jeudi et dont une copie a été transmise à l'AFP.
"Nous demandons que la CPI intervienne en urgence afin de demander des investigations immédiates sur le cas de ces deux personnes disparues", ajoutent-ils.
Oumar Sylla, plus connu sous le nom de Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, sont deux responsables du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un mouvement citoyen qui réclame le retour des civils au pouvoir en Guinée.
Ils ont été arrêtés le 9 juillet, selon le FNDC, qui dénonce un "kidnapping".
Cette arrestation présumée serait la dernière en date d'une longue série en cours depuis que le colonel Mamadi Doumbouya, aujourd'hui investi président et promu général, a pris le pouvoir par la force en Guinée en septembre 2021.
Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah ont été arrêtés au domicile du premier par des gendarmes et des soldats d'unités d'élite, selon le FNDC.
Ils ont ensuite été conduits à la direction des investigations judiciaires de la gendarmerie, puis sur l'île de Kassa, au large de Conakry, où ils sont détenus au secret, a-t-il ajouté.
Le procureur général de Guinée a de son côté nié mercredi l'arrestation des deux militants, et demandé des enquêtes sur leur disparition.
"Aucun établissement pénitentiaire du pays ne détient ces personnes faisant objet d'enlèvement", a affirmé le procureur.
Dans leur lettre au procureur de la CPI, MMe Brengarth et Bourdon font part de leur "plus grande stupéfaction" après ces dénégations du procureur général de Guinée.
"Il est peu dire que la lecture de ce communiqué a glacé le sang de ceux que nous défendons depuis maintenant plusieurs années, car il vient renforcer les inquiétudes très légitimes des familles", écrivent les avocats, qui demandent à ce que MM. Sylla et Bah, "prisonniers politiques, soient mis en liberté de toute urgence, ou que leurs corps soient rendus à leurs familles s'ils sont décédés"..
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