Il était l’architecte du « Plan Matignon », toute cette logistique mise en place par le Rassemblement national pour arriver à Matignon en cas d’élections législatives. Au lendemain de la défaite du parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen, Gilles Pennelle a démissionné de son poste de directeur général.
Comme l’a révélé Le Monde, l’eurodéputé, architecte des investitures et de l’implantation locale du RN, paye ainsi les résultats beaucoup moins bons qu’espérés pour le parti lepéniste. Il paye surtout les failles de son plan qui a amené Jordan Bardella à reconnaître lundi des « erreurs » dans la campagne du RN.
« Il y a des efforts à faire à la fois sur la professionnalisation de notre implantation locale, peut-être sur le choix d’un certain nombre de candidats. Je le dis clairement, sur quelques circonscriptions, les choix que nous avons faits n’étaient pas les bons », a ainsi déclaré le président du Rassemblement national qui a vu les portes de Matignon se refermer devant lui entre les deux tours des élections législatives.
La campagne a révélé amateurisme et racisme
La campagne éclair a ainsi mis en lumière tout ce que le RN voulait cacher depuis des mois, voire des années. Un amateurisme dans certains propos (le vice-président Sébastien Chenu oubliant par exemple que Marine Le Pen a renoncé à interdire la binationalité) ou l’impréparation de nombreux candidats, plusieurs d’entre eux refusant les débats locaux après des prestations calamiteuses.
Surtout, les trois semaines de campagnes ont confirmé que le racisme, l’antisémitisme et le conspirationnisme n’ont pas disparu du parti. Jordan Bardella a eu beau parler à plusieurs reprises de « quatre à cinq brebis galeuses », ce sont en réalité des dizaines de candidats problématiques qui ont été épinglés.
Autant de failles de ce « plan Matignon » qui ont contribué à durcir le front républicain qui s’est exprimé dans les urnes dimanche 7 juillet, conduisant à l’élection de 143 députés d’extrême droite. C’est, certes, un record et une progression de 50 % par rapport à 2022 mais cela reste insuffisant pour espérer diriger le pays. Gilles Pennelle en paye le prix en attendant une réorganisation générale du parti comme l’a annoncé au Monde Philippe Olivier, un député européen proche de Marine Le Pen.
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