"J'ai décidé qu'après 50 ans de service public, il était temps qu'une nouvelle génération de dirigeants prenne les rênes de mon pays. Chers dirigeants, ne l'oublions jamais, il existe des choses plus importantes que rester au pouvoir: votre peuple", a déclaré le président des Etats-Unis.
L'octogénaire, qui lutte pour que son bilan ne soit pas détricoté si Donald Trump revient à la Maison Blanche, avait face à lui des chefs d'Etat et de gouvernement aux yeux rivés sur l'élection présidentielle américaine du 5 novembre, qui promet d'être extrêmement serrée.
Il les a appelés à défendre la démocratie, à éviter "une guerre généralisée" au Liban et à soutenir l'Ukraine face à un Vladimir Poutine qui n'a selon lui "pas atteint son objectif principal".
M. Biden, dont le gouvernement s'est pour l'instant montré impuissant à obtenir un cessez-le-feu durable entre Israël et le Hamas à Gaza, a de nouveau exhorté les parties au conflit à y parvenir.
Joe Biden a renoncé en juillet à briguer un second mandat et quittera donc la Maison Blanche en janvier prochain.
Beaucoup redoutent alors, en cas de victoire de l'ancien président républicain contre la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris, un violent virage isolationniste et protectionniste de la première puissance mondiale.
Kamala Harris n'a guère détaillé jusqu'ici ses projets en matière de politique étrangère. Tout porte à croire toutefois qu'elle suivra les mêmes grandes orientations que Joe Biden.
- "Sprint final" -
Pendant les quelques semaines qui lui restent, Joe Biden veut donc, comme le dit l'un de ses conseillers, assurer que les initiatives lancées sous son mandat, notamment à l'international, deviennent autant que possible "irréversibles".
Le directeur de communication de la Maison Blanche, Ben LaBolt, a lui évoqué dans un mémo le "sprint final" qu'il s'agissait de courir pour l'administration sortante jusqu'en janvier, afin de "poser des jalons pour l'avenir".
Mardi, le président américain a de nouveau insisté sur l'importance des alliances des Etats-Unis, dont certaines sont critiquées par Donald Trump. Le républicain a notamment multiplié les messages peu amènes à l'intention des alliés de l'Otan.
Reste que cette semaine à New York, Joe Biden, chantre du dialogue qui se targue d'un entregent diplomatique peu commun, est confronté aux limites de son influence.
Les débats à l'ONU ont jusqu'ici été dominés par l'escalade au Liban, qu'aucun appel au calme ne semble pouvoir enrayer.
Le président américain avait pourtant martelé, depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, qu'il ne voulait surtout pas que le conflit s'étende.
Un haut responsable américain juge lui qu'au contraire, toutes les convulsions internationales confortent l'approche multilatérale chère à Joe Biden. "L'Ukraine, Gaza et le Soudan, tout cela souligne le besoin de ce type de coopération", a-t-il dit.
- "Coincés dans cette guerre" -
Jeudi, il rencontrera, tout comme Kamala Harris, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, inquiet pour l'avenir du soutien américain à son pays.
Ce dernier souhaite aussi s'entretenir avec le candidat républicain, qui a réitéré mardi lors d'un meeting que les Etats-Unis étaient "coincés dans cette guerre" et que, s'il était élu, il en "sortirait".
L'ancien président républicain a assuré qu'il verrait aussi le Premier ministre indien Narendra Modi, en marge de sa venue à l'Assemblée générale de l'ONU.
Donald Trump assure aussi - sans détails - pouvoir régler facilement le conflit au Proche-Orient et a promis de faire flamber les droits de douane sur les marchandises importées, notamment chinoises.
Son discours résolument favorable à l'exploitation d'hydrocarbures fait aussi craindre le pire aux partisans de la coopération internationale sur le climat.
Dans un discours sur le sujet en fin de journée, Joe Biden a taclé mardi la position de son ancien adversaire en affirmant qu'il avait "ramené le monde en arrière". Le républicain avait notamment sorti son pays de l'Accord de Paris visant à limiter le réchauffement climatique.
"Les éoliennes ne donnent pas le cancer", a encore ironisé Joe Biden, en référence aux remarques répétées de Donald Trump, qui les critique régulièrement et les accuse de "tuer les oiseaux".
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