Macron nomme l'ex-commissaire européen de droite Michel Barnier comme Premier ministre (Elysée)

Publié le 5 sept. 2024 à 11:34 Modifié le 5 sept. 2024 à 15:05

  • Macron nomme l'ex-commissaire européen de droite Michel Barnier comme Premier ministre (Elysée)

Emmanuel Macron a nommé jeudi l'ex-ministre et ancien commissaire européen de droite Michel Barnier, 73 ans, comme Premier ministre, a annoncé l'Elysée 60 jours après le second tour des élections législatives qui ont débouché sur une Assemblée nationale dépourvue de majorité.

Le plus vieux Premier ministre de la Ve République succède ainsi à Matignon à Gabriel Attal, 35 ans, qui était lui le plus jeune. Il va devoir tenter de former un gouvernement susceptible de survivre à une censure parlementaire, pour mettre fin à la plus grave crise politique de la Ve République.

Homme politique de droite doté d'une solide expérience en France comme à Bruxelles, Michel Barnier est réputé bon médiateur: il a été le négociateur de l'UE lorsque le Royaume-Uni a quitté le bloc continental. Avant cela, il a été ministre à plusieurs reprises depuis 1993, notamment sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.

Emmanuel Macron "l'a chargé de constituer un gouvernement de rassemblement", et "s'est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement", a déclaré la présidence.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a félicité jeudi sur X Michel Barnier, estimant qu'il avait "les intérêts de l'Europe et de la France à coeur".

Le nouveau Premier ministre devra user de toutes ses qualités diplomatiques pour former un gouvernement susceptible d'échapper à la censure parlementaire et mettre fin à la plus grave crise politique de la Ve République.

Une tâche aux allures de mission impossible, tant aucune coalition viable n'a jusqu'ici émergé. L'Assemblée issue des législatives de juillet - convoquées après la dissolution de la chambre basse décidée par le chef de l'Etat, dans le sillage d'une déroute de sa majorité aux élections européennes - est fragmentée en trois blocs: gauche, centre droit et extrême droite.

Sa nomination a suscité des commentaires courroucés à gauche, première force de l'Assemblée, qui réclamait le poste de chef du gouvernement.

Comme ses autres partenaires de l'alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP), le groupe socialiste à l'Assemblée a annoncé qu'il censurerait le gouvernement Barnier, qui "ne dispose ni de la légitimité politique, ni de la légitimité républicaine".

"Nous entrons dans une crise de régime", a estimé sur X le patron des socialistes Olivier Faure, dénonçant un "déni démocratique à son apogée: un Premier ministre issu du parti qui est arrivé en 4e position", en référence au parti de droite Les Républicains dont M. Barnier est membre.