"Nous sommes en train de réussir à éradiquer la malnutrition en Côte d’Ivoire" (Dr Cissé Moustapha, Secrétaire Exécutif du CONNAPE)

Publié le 15 oct. 2024 à 18:12

  • "Nous sommes en train de réussir à éradiquer la malnutrition en Côte d’Ivoire" (Dr Cissé Moustapha, Secrétaire Exécutif du CONNAPE)

Dr Cissé Moustapha est le secrétariat exécutif du Conseil national pour la nutrition, l’alimentation et le développement de la petite enfance (SE-CONNAPE). Rencontré à l’ouverture de l’atelier de formation des acteurs de la plateforme de coordination sur le Paquet Minimum des Activités (PMA) des FRANCS dans le cadre du Projet Santé Nutrition et Développement de la Petite Enfance (PSNDPE), il a révélé que ses équipes et lui, sont en train de "réussir à éradiquer la malnutrition en Côte d’Ivoire".

Bonjour Docteur Cissé, pouvez-vous nous présenter le SE- CONNAPE ?

 Le SECONNAPE est une structure étatique, c’est-à-dire, une structure multisectorielle qui regroupe 14 ministères et principalement le ministère de la Santé qui porte le projet.

Je suis du ministère de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle et mon adjoint de celui de l’agriculture. J’ai deux assistants.

L’un qui vient du ministère du Plan et l’autre du ministère des ressources animales et halieutiques. Et en dessous, effectivement, nous avons dix autres ministères, comme celui de l'Education nationale et de l’Alphabétisation.

Et le CONNAPE c’est le bureau qui coordonne les activités de nutrition en Côte d’Ivoire. Le secrétariat exécutif du CONNAPE est placé sous la tutelle du Vice-président de la République.

Aujourd'hui, comment le SE-CONNAPE se porte ?

Le SE-CONNAPE se porte assez bien. Nous avons un local, un personnel, nous avons un budget, et un objectif. L'Etat de Côte d’Ivoire nous a assigné une mission, et je pense qu'aujourd'hui, nous sommes en train de réussir cette mission qui consiste à éradiquer la malnutrition en Côte d’Ivoire, développer la petite enfance, à travers les foyers de renforcement des agents de nutrition qu’on appelle les FRANCs à l’intérieur du pays.

Vous êtes en train de réussir votre mission à travers différentes activités, pouvez-vous nous en dire plus sur celles qui se tiennent à l'intérieur des pays ?

A l’intérieur du pays, dans nos FRANCs les foyers de renforcement communautaires des activités de nutrition, on apprend aux enfants qu’il ne faut plus déféquer dans la nature et l’inconvénient est que les eaux de ruissèlement vont contaminer nos plantes et nos cultures maraichères.  On insiste auprès des enfants de se laver les mains dès qu’ils sortent des toilettes.

Les animateurs des FRANCs qui appartiennent aux communautés savent dans le village, combien de femmes sont enceintes, combien ont fait leurs consultations prénatales (CPN).

Etje voudrais profiter de votre micro, pour dire un grand merci au corps préfectoral. Dans chacune des 31 régions de notre pays, on a un comité régional piloté par le Préfet de région qu’on appelle CORNAPE. Et le Préfet de région coordonne les activités de nutrition sur le terrain.

Il a sous son autorité le Préfet de département qui lui a sous son autorité le sous-préfet et au bas de l’échelle on a le comité régional de pilotage (CRP) tenu par les leaders communautaires, chefs et guides religieux et populations…

Nous au-dessus de cette chaine, nous informons notre tutelle qui va à son tour informer le Premier ministre et le Président de la République.

Donc, voilà, entre autres, un secteur assez important qui fait à la fois DPE (Développement de la petite enfance) et lutte contre la malnutrition.

A mon humble avis, c’est une activité qu'il faut encourager. Aujourd’hui, les enfants de l’intérieur doivent avoir les mêmes chances que ceux d’Abidjan avec les garderies, avec les foyers et avec les activités de nutrition. C’est notre première mission sur le terrain.

Nous sommes à Bassam à l’hôtel de France pour un atelier alors en quoi consiste cet atelier ?

Je vous disais à l’instant qu’il faut pérenniser les FRANCs, cet atelier vient donc à point nommé. En 2018-2019, la Banque mondiale a accordé un prêt à notre pays sur 5 ans, pour exécuter le projet PMNDPE (Projet multisectoriel de nutrition et du développement de la petite enfance) et ce projet a pris fin en mars dernier.

 J’avoue qu'on n'a pas pu atteindre nos objectifs fixés à 100%. Nous sommes donc inquiets, puisque le projet a pris fin pourtant, les problèmes de nutrition demeurent sur le terrain.

Avec un plaidoyer et la confiance que j’ai installée, le gouvernement de Côte d’Ivoire a pu négocier un nouveau prêt avec la Banque mondiale. Et ce nouveau projet qui a commencé en mars 2024 va durer 10 ans et prend en compte 16 régions. C’est même un programme qui prendra en compte 16 régions contrairement à l’ancien qui s’étendait sur 14 régions. Dans ce programme, on mettra l'accent sur la santé, l'éducation, la nutrition et le social.   

Nous sommes à Bassam pour mettre en œuvre de nouveaux plans, qui commencent dès cette année 2024. Nous sommes à Bassam pour expliquer à nos différents partenaires et ministères sectoriels, ce qu'il faut faire pour ne pas refaire les mêmes erreurs sur l’ancien projet.

 J'avoue que j'accorde beaucoup d'intérêt à cette rencontre. Je souhaite donc que les différents ministères sectoriels avec les plateformes, nous sortent quelque chose de concret et de potable pour la mise en œuvre du nouveau programme qui a commencé depuis mars dernier. 

J'espère de cette rencontre, qu’ensemble, avec les ministères sectoriels nous arrivons à sortir un tableau de bord à exécuter sur le terrain, pour ne pas que le prêt que l'Etat de Côte d’Ivoire a eu de la part de la Bande mondiale soit un échec.  Et je suis convaincu qu’on va réussir.

Les ministères sectoriels ont été conviés pour cette formation, qu'en est-il de la communauté ? 

Vous avez, par exemple, le ministère de l’agriculture qui est représentée ici, et qui a ses démembrements à l’intérieur du pays. Et ce sont les différents directeurs de cabinet de ces différents ministères, qui ont envoyés leurs collaborateurs ici ou sur le terrain.

Nous allons leur donner des instructions, une formation, pour que ceux-ci puissent vraiment répliquer ces informations sur le terrain, dans les zones rurales, dans les communautés, sous l’autorité du préfet de région, du préfet de département et des sous-préfets, et également avec l'implication des communautés, qui sont les chefs du village, les chefs de communauté, les jeunes, les femmes, etc. 

Quelle mission comptez-vous assigner à la presse dans le cadre de ce programme ?

Je reconnais que la communication est un pouvoir. Nous avons devoir de rendre compte à nos autorités et à nos partenaires.

J'ai parlé tantôt, de prêts ; l’Etat de Côte d’Ivoire a pris un prêt qu’il faut rembourser. On doit en informer la population, informer les bénéficiaires, informer nos autorités de ce que nous faisons sur le terrain. Et le canal approprié pour cela c'est la presse !

Et donc, je voudrais vraiment encourager les médias qui nous accompagnent. N’hésitez surtout pas à nous approcher si vous avez des besoins pour qu'on puisse vous appuyer tout en rendant compte, à la population, aux partenaires, à nos bénéficiaires et surtout à nos autorités.

Quel est votre mot de fin ?

Je suis un secrétaire exécutif satisfait, parce que de mieux en mieux, la population s’approprie nos projets. Je remercie encore le corps préfectoral ainsi que toute la chaine de travail dans ce sens.

Je suis convaincu, qu'aujourd'hui, quand on parle de nutrition, nos parents savent de quoi il s’agit ; quand on parle de développement de la petite enfance, ils comprennent l’intérêt. J'ai donc espoir, que nos autorités vont continuer à nous soutenir.

La sécurité alimentaire et de nutrition est une perspective mondiale. Un penseur a dit que la puissance d’un pays, se mesure par la qualité de la nutrition de sa population. Je vous remercie.