JO-2024 : le casse-tête des périmètres de sécurité expliqué aux Parisiens

Publié le 15 mai 2024 à 08:41

  • JO-2024 : le casse-tête des périmètres de sécurité expliqué aux Parisiens

Cérémonie d'ouverture ou site de compétition? Piéton ou véhicule? Zone rouge ou bleue? A Paris, les organisateurs des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août) tentent de rendre compréhensibles les périmètres de sécurité, comme mardi soir lors d'une réunion publique dans le XVe arrondissement.

A 19h00, un millier de personnes, selon le maire Philippe Goujon (droite), se sont rassemblées à la mairie, dans la salle des fêtes et une autre, pleines pour l'occasion.

Parmi la foule, âgée dans son écrasante majorité, Jean-Paul Barbiche, 78 ans, explique à l'AFP être venu pour "savoir à quelle sauce (il va) être cuit". Et savoir notamment comment "rentrer chez soi" pendant l'événement olympique.

Sa femme Nicole sourit: "Moins négative que (s)on mari", elle juge "inévitable" qu'il y ait "un peu de bazar dans toutes les grandes manifestations de cet ordre".

Pour la deuxième fois en quelques mois, le préfet de police Laurent Nuñez est venu en personne se plier à l'exercice de questions-réponses avec les habitants. Et souligner le "travail énorme" de ses équipes.

Une pédagogie rendue nécessaire par l'ambition des organisateurs: la moitié (13 sur 25) des sites olympiques franciliens se situent dans Paris intra-muros, une des villes les plus denses au monde, où plusieurs stades éphémères ont été érigés près de certains monuments emblématiques (tour Eiffel, Invalides, Concorde).

La capitale accueillera également une cérémonie d'ouverture inédite, sous forme de parade nautique sur la Seine, le 26 juillet.

Au sud-ouest de Paris, le XVe, plus grand arrondissement de la ville, est concerné à plus d'un titre: zone de débarquement de la cérémonie d'ouverture, il comprend le parc des expositions de la porte de Versailles (haltérophilie, handball, volleyball, tennis de table) et jouxte la tour Eiffel (beach-volley) et le Champ-de-Mars (judo, lutte).

Le problème, c'est bien "cette histoire de bleu et rouge", dixit Nicole Barbiche. Difficile en effet, avec le même code couleur, de faire le distinguo entre les cartes de la cérémonie d'ouverture et des sites de compétition, auxquelles il faut rajouter cinq cartes d'épreuves de course sur route (marathon et cyclisme)...

Autour des sites de compétition, seule la circulation des véhicules motorisés sera réglementée afin de "permettre aux flux piétons de circuler", justifie Laurent Nuñez pour qui "pas un seul pays" organisateur "n'est allé aussi loin dans les dérogations" proposées aux riverains et commerçants.

- Un SMS "très anxiogène" -

Le dispositif de protection de la cérémonie d'ouverture, mis en place dès le 18 juillet, s'appliquera lui aussi aux piétons et cyclistes: pour se déplacer en bord de Seine, "il faudra s'enregistrer" et "avoir une bonne raison d'y rentrer", insiste le représentant de l'Etat.

Ouverte lundi, la plateforme a reçu "déjà plusieurs dizaines de milliers d’inscriptions", a indiqué M. Nuñez, après l'envoi aux Parisiens d'un SMS d'alerte du ministère de l'Intérieur.

"Je ne comprends pas cette sirène très anxiogène", fait remarquer une femme, qui dit avoir cru qu'on "avait enlevé le roi de Prusse".

Plusieurs personnes ont demandé si le stationnement serait maintenu dans leur rue. "Franchement, on ne pourra pas répondre aux questions rue par rue, numéro par numéro", s'agace Philippe Goujon.

Une femme "sans téléphone portable" demande "comment faire pour utiliser le QR code". "Vous serez accompagnés dans vos mairies d'arrondissement" pour obtenir un laissez-passer sur papier, lui répond Ivoa Alavoine, la déléguée générale aux JO de la mairie de Paris.

Une colle pour M. Nuñez: un homme résidant dans le périmètre de protection anti-terroriste (Silt) - la zone grise - de la cérémonie d'ouverture demande s'il doit s'inscrire une deuxième fois pour circuler en tant qu'automobiliste dans la zone rouge.

"Je vais regarder cela", lui promet le préfet.

"Ce système est très compliqué", commente un participant qui demande si les organisateurs ont prévu "des simulations" et "des solutions pour les blocages".

Le préfet promet d'"améliorer la lisibilité de la carte" et hausse le ton: "L'alternative, c'est de tout interdire". Les organisateurs "seraient ravis", ajoute-t-il.

Métro, périphérique, livraisons des magasins, accès des touristes, Airbnb, tout y passe. A 22h00, le maire Philippe Goujon met fin à la réunion... en souhaitant "bonne chance à tous et à toutes".