Au cours de ce traditionnel oral, le Directeur exécutif de la section Côte d’Ivoire, Kokou Hervé Delmas, a salué les avancées notables dans ce pays dans promulgation des lois et a annoncé la campagne« protégeons les manifestations ». Cependant, "entre les lois et leur application, il y a un écart", a-t-il émis comme réserve.
A l’en croire, le grand défi, en matière de droits humains, demeure le respect des lois.
En ce qui concerne la campagne "protégeons les manifestations", initiée par Amnesty International, selon Kokou Delmas, elle ne devrait pas normalement se tenir dans le contexte ivoirien marqué par tant d'outils et institutions de défense des droits humains et libertés individuelles.
"Nous avons la dernière Constitution de 2016 qui garantit tous les droits des citoyens, une loi pour les défenseurs des droits de l’homme, un Conseil national des droits de l’homme qui tient le leadership en Afrique de l’ouest, des conventions internationales ratifiées. De loin, c’est un paradis la Côte d’Ivoire, en termes d’environnement de protection des libertés publiques", a-t-il justifié.

Notons que le rapport 2022/2023 d’Amnesty International sur la Côte d’Ivoire, disponible en ligne, porte sur 7 points essentiels : Liberté d’expression et de réunion ; Droit à la vérité, à la justice et à des réparations ; Violences sexuelles ou fondées sur le Genre ; Droits en matière de logement ; Droit à la santé ; Droit à l’alimentation.
"Le rapport 2022 met un accent sur certains faits qui ont marqué la vie en Côte d’Ivoire, à savoir la hausse du coût de la vie, un flux de personnes réfugiées fuyant le conflit du Burkina Faso, une crise diplomatique entre le Mali et la Côte d’Ivoire avec l’arrestation de 49 militaires ivoiriens, l’arrestation de l’activiste de la société civile Pulchérie Gbalet après un séjour au Mali, l’arrestation de 46 titulaires de doctorat qui revendiquaient des emplois à la Fonction Publique", a résumé Kokou Delmas, Directeur exécutif Amnesty International en Côte d’Ivoire.
Quant au volet international de ce rapport, fruit des enquêtes de millions de personnes dans le monde entier, il a été présenté par Sarah Tangara, présidente du Conseil d’Administration de cette ONG.
Selon elle, sur la situation des droits humains dans le monde, la pratique consistant à faire "deux poids, deux mesures" et les réactions insuffisantes aux atteintes aux droits humains ont favorisé l’impunité et l’instabilité.
"Alors que les Etats occidentaux ainsi que certains Etats africains ont réagi avec force à l’agression russe en Ukraine, ils ont fermé les yeux sur les graves atteintes commises dans des pays africains dont le Burkina Faso, Ethiopie, Mali, Mozambique, Républiques centrafricaine et Démocratique Congo", a déclaré Sarah Tangara, président du Conseil d’administration (PCA) d’Amnesty International.
Créée depuis 60 ans, Amnesty International existe dans plus de 150 pays et territoires du monde avec pour vocation de qui promouvoir la défense des droits de l'Homme et le respect de la Déclaration universelle des droits de l'Homme.
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