En Côte d’Ivoire, l’examen pour l’obtention du CAPA a été lancé pour la dernière fois en 2018. Les candidats ont eu la période du 15 octobre 2018 au 04 janvier 2019 pour le dépôt des dossiers. Ils ont été invités à se présenter à l’examen 9 mois plus tard soit le 12 octobre 2019. Les résultats ont été proclamés en février 2020. Quelle prouesse !
Cette « lenteur » dans l’organisation du CAPA, a le « mérite » de décourager de nombreux jeunes juristes qui rêvent d’embrasser une carrière d’avocat. Selon certains témoignages, entre 2010 et 2023, il n’y a eu que 4 sessions d’examen. Incroyable !
Cet état de fait va créer un sentiment de révolte. Via Facebook, Twitter, LinkedIn, N’Guessan Clément Kouamé, Ivoirien, juriste international à Los Angeles (États-Unis d’Amérique) sonne la charge.
"J'ai décidé d'utiliser les réseaux sociaux pour dénoncer la non organisation du CAPA à partir de mai 2022. Puis un jour, je suis tombé par hasard sur une vidéo du passage du bâtonnier à LIFE TV où la question lui avait été posée. Il avait été évasif sur les raisons de la non organisation et laissé l'auditoire dans la brume sur une date ferme pour l'organisation", explique le diplômé en Droit des Affaires de Loloya Law School.
N’Guessan Clément Kouamé est un produit du système scolaire, universitaire ivoirien. Après l’obtention en 2016 d’un Master en Droit des Affaires à l’Université des Lagunes (Abidjan), et de multiples expériences professionnelles en cabinet, en banque, dans le domaine maritime et portuaire, il décide de tout quitter.
"J'ai décidé de m'exiler en 2021 lorsque je me suis rendu compte que l'organisation du CAPA ne se ferait pas cette année là encore. Pourtant je m'étais inscrit en début d'année aux cours privés de préparation du CAPA de l'Université des Lagunes. Mais très vite, je me suis rendu à l'évidence que ça serait impossible pour moi de devenir avocat dans mon pays en l'état actuel des choses", avoue-t-il.
Il choisit les USA pour se donner une chance d’atteindre ses objectifs, de réaliser ses rêves professionnels.
Depuis sa nouvelle base, il recueille les témoignages de juristes dépités face à la situation. Ils se mettent ensemble et dénoncent ce qu’ils considèrent comme une injustice sans nom.
Leurs multiples sorties entrent 2022 et 2023, vont susciter des réactions au plus haut niveau de l’appareil judiciaire.
Dans un communiqué publié ce lundi 15 mai 2023, le Ministère de la Justice précise que l’organisation du CAPA ne lui incombe pas. "L’examen du Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat est organisé chaque année en session unique sous l’égide du Barreau national par une délibération du Conseil de l’Ordre à une période déterminée par la Conférence des Barreaux", peut-on lire. Aussi, ledit communiqué informe que l’organisation de l’examen peut être différée sur délibération du Conseil de l’Ordre.
"La non organisation du CAPA n’est pas le fait du Ministère de la Justice, et des Droits de l’Homme", conclut la note.
Cette sortie est perçue comme une petite victoire par Clément Kouamé : "apparemment le bruit -inutile- que nous faisons se fait entendre", s’est-il réjoui sur ses réseaux sociaux.
Il ne reste plus que 7 mois avant la fin de l’année 2023, en espérant que l’examen qui sera lancé ne va pas s’étaler sur 3 années comme le précédent. Il ne faut pas briser les rêves des jeunes juristes et provoquer la fuite des cerveaux.
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