Ils se font appeler les "Chicheurs", contraction des mots "Chinois" et "Chercheurs". Avant d’être "Chinois" c’est-à-dire des fans d’Arafat Dj, les "Chicheurs" sont cadre de l’administration, expert en communication digitale, maitre de conférence, politologue, expert traducteur. Ils admiraient le virtuose Sao Tao, le génie Yôrôbô, l’ont côtoyé et/ou adulé. Ils connaissent ses tubes, sa mimique, ses expressions et néologismes nouchi, esquissent des pas de danse "sans chercher à comprendre" la signification des paroles, mais ont aussi dénoncé certains actes peu recommandables commis par l’artiste de son vivant. Tout ce qu’ils ont ressenti, avant et après sa disparition, ils l’ont traduit dans cette œuvre avec pour objectif de se dresser contre l’oubli.
"C’est pour exorciser notre peine que chacun a pris la plume, chacun à sa manière, et nous avons mis ensemble les expressions de notre douleur", fait comprendre Josué Guébo. C’est lui, le point focal, le coordinateur, celui qui est parti vers les autres afin qu’ensemble, ils "saignent de la plume" et ancrent le "Daïshi" dans la mémoire collective.
Dans ce bouquin de 78 pages édité à Paris par L’Harmattan, il y a "tout ce qu’on détestait et tout ce qu’on aimait chez Arafat Dj", explique Lala Meita Soumahoro, ajoutant que "ce livre doit être un exemple de ce qu’il faut faire ou ne faut pas faire, de ce qu’il ne faut pas être. Arafat est un phénomène à étudier".
Au-delà de la musique, des films documentaires, il était important pour les "Chicheurs" de marquer et témoigner leur amour pour cette idole de la jeunesse ivoirienne. Pour Sidoly Gbazié, "si cette œuvre peut susciter des vocations, ça sera une bonne chose car il faut que la postérité ait de la matière sur ceux qui ont fait le coupé décalé".
Si le livre est déjà disponible en version numérique, c’est dans un peu moins d’un mois que l’on pourra le retrouver en libraire au prix de 7000 FCFA. Les co-auteurs ont aussi annoncé que l’ouvrage a été écrit afin que les droits reviennent entièrement aux ayant droits d’Arafat.
"Avec la digitalisation il y a des moyens évidents et rapides pour pirater une œuvre de l’esprit. On sait que l’œuvre piratée sera disponible sur certains marchés mais on sait que les vrais Chinois vont payer l’œuvre originale", martèle Eddie Guipié.
Une caravane qui va sillonner le pays, est prévue afin que partout l’on se souvienne du "Roi du coupé décalé". « Arafat Dj, Histoire et légende d’une comète » sera édité en anglais.
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