Il y a quelques années, lorsque j’ai pour la première fois entendu des Ivoiriens parler le nouchi, je l’ai directement associé au créole, en identifiant plusieurs points communs linguistiques entre ces langues.
Toutes ces similarités sur le plan lexical, syntaxique et phonétique, ont éveillé ma curiosité sur le nouchi et m’ont conduite à approfondir mes recherches à ce sujet.
Ces nombreuses ressemblances s’expliquent principalement par le fait que le nouchi et le créole des Antilles-Guyane se sont construits sur des bases linguistiques similaires, en se formant à partir d’un mélange de plusieurs langues (européennes et africaines) communes.
Découvrons quelques exemples ci-dessous :
Appeler :
Wélé (Nouchi)
Rélé (Créole haïtien, guyanais)
En créole guadeloupéen, martiniquais et haïtien, “Wélélé” veut dire
“tumulte” ou encore “vacarme”.
Etymologie : Vient du dioula et du bambara
Maigrichon / Faible :
Flêkê-flêkê (Nouchi)
Fyèkè (créole guadeloupéen) / Fyègèdè(k) ou Flègèdè (créole guadeloupéen, martiniquais, guyanais, haïtien)
Etymologie : Fyèkè et Flêkê-flêkê tirent leur origine de la langue baoulé
Rapidement :
Chap-chap (Nouchi)
Fap-fap (Créole guadeloupéen, martiniquais)
Nous retrouvons aussi le mot “Chap-chap” dans plusieurs langues ouest-africaines.
Argent :
Lahan : (Nouchi)
Lahan : (créole guadeloupéen, martiniquais)
Le vocabulaire nouchi, s’est également imprégné de certaines expressions tirant leur source des créoles à bases lexicales françaises (guadeloupéen, martiniquais ou encore guyanais), au contact du zouk, par le biais du groupe Kassav, à partir des années 1985.
Voyons ci-dessous deux exemples :
« Allons-y » :
Annou alé (Créole guadeloupéen, martiniquais, guyanais ...)
Anoualé (Nouchi)
« C’est comme ça » :
Sé konsa (konha) sa yé (Créole guadeloupéen, martiniquais ...)
Ce conhan sahé (Nouchi)
Tous les commentaires 0
CONNECTEZ-VOUS POUR COMMENTER
VIDEOS