En effet, Le Vieux – comme le surnommait les Ivoiriens – s’est évertué à inculquer à son pays une véritable culture de la paix. Il souhaitait ardemment qu’elle soit sa "deuxième religion", une de ses caractéristiques. C’est fort de cela que Jean-Noël Loucou écrit : « De son entrée en politique en 1945 à sa mort en 1993, Félix Houphouët-Boigny fit transcender la paix pour bâtir la nation ivoirienne. Il considérait la paix comme la clé du développement et de l’harmonie entre les hommes ».
Pour y parvenir, il inonde le quotidien des Ivoiriens par des discours et des symboles qui renvoient à la paix. Parmi eux, le prix Félix Houphouët-Boigny, qui sera décerné ce 8 février à Angela Merkel à Yamoussoukro, ville natale d’Houphouët-Boigny. Au-delà de la distinction, que représente ce prix dans l’héritage d’Houphouët-Boigny ?
Après s’être fait "apôtre de la paix" durant toute sa carrière politique, Houphouët songe à laisser des symboles immarcescibles de sa conviction, de son combat pour la paix. Ces trois signatures indélébiles sont la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, la Basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro et le prix international Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix décerné par l’UNESCO. Ce dernier, créé en 1989 pour honorer les personnes vivantes, institutions ou organismes publics ou privés en activité ayant contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix, dans le respect de la Charte des Nations unies et de l’Acte constitutif de l’UNESCO, est particulier dans la trilogie.
Si la Basilique et la Fondation, en étant à Yamoussoukro, ont un ancrage local, le Prix Felix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix lui donne une reconnaissance internationale et mondialise son héritage. En effet, en obtenant le parrainage de l’UNESCO avec le vote de plus de 120 pays, Houphouët-Boigny s’offre une gratitude internationale.
En créant un prix international destiné à promouvoir la cause de la paix dans le monde et en donnant à un tel prix le nom de Monsieur Félix Houphouët-Boigny, la Conférence Générale de l’UNESCO a rendu hommage à un fils illustre de l’Afrique, avocat de la coopération et du dialogue des peuples et des cultures. Elle a voulu honorer un des pères des indépendances africaines, un sage qui a toujours œuvré au règlement pacifique des conflits .
Federico Mayor, Directeur général de l'UNESCO de 1987 à 1999
Le graal pour Houphouët-Boigny.
Au vu de ce qui précède, il appartient aux Ivoiriens et à tous les Houphouëtistes d’ici et d’ailleurs de faire vivre le Prix Houphouët-Boigny et continuer de le promouvoir de façon à le maintenir dans le peloton de tête des distinctions internationales en faveur de la paix. Il y va de la mémoire d’Houphouët, de la portée internationale de ce qui fut son plus grand rêve, la paix.
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