Quand certains exigent que les Jaune et Noir puissent conserver l’ossature de leur effectif pour la saison prochaine, et aller cette fois-ci chercher des résultats un cran plus haut (Ligue des Champions), d’autres souhaitent en complément, un mercato animé avec des recrues de taille pour renforcer le groupe de Julien Chevalier. Notamment en attaque où le club a péché encore mercredi dernier.
Toutes ces aspirations apparaissent bien entendu louables, voire très compréhensibles et à la hauteur des ambitions que les « actionnaires » attribuent à leur équipe, en tête desquelles trône une reconquête d’un trophée continental 25 ans après le dernier. Cependant, ces ambitions-là demeurent-elles réalistes, au vu de l’environnement socio-économique dans lequel baigne notre football national ivoirien, et plus généralement subsaharien (hormis les exceptions Sud-africaines et Tanzaniennes) ?
Comment le club ivoirien dont le budget annuel de fonctionnement avoisine les trois milliards (3.000.000.000) FCFA pourrait-il s’offrir le luxe de retenir un Yao Attohoula ou un Zougrana Mohamed, pour lesquels des clubs comme l’Espérance de Tunis (Tunisie) ou le Simba SC (Tanzanie) proposeraient deux cent à trois cent millions (200.000.000 à 300.000.000) FCFA soit le 10ème du budget de leur club employeur, pour leur transfert individuel ?
Comment, dans ces conditions, l’association présidée par Maître Roger Ouégnin pourrait attirer de « grands » noms du football africain et s’aligner sur des montants de transferts et des salaires annuels qui frôlent parfois le tiers de son budget ?
C’est par exemple le cas du sud-africain Percy Tau qui percevrait plus de sept cent quarante et un millions (741.000.000) FCFA chaque saison du côté du National Al Ahly du Caire en Egypte, ou de l’algérien Aymen Mahious de l’USMA d’Algérie dont la valeur marchande serait estimée à plus de deux-cent soixante-dix millions (270.000.000) FCFA.
La seule option qui se présente dès lors à nos clubs d’Afrique noire, est de miser sur la formation et le renouvellement intelligent des talents et des valeurs, à l’image de clubs comme l’Ajax d’Amsterdam ou le Borussia Dortmund en Europe, et de se contenter pour l’instant d’exploits africains sporadiques et circonstanciels comme ce fut le cas des Mimos cette saison.
C’est bien le prix à payer et la situation à laquelle nous devons malheureusement nous familiariser, en attendant de gros coups de pouces des Etats en faveur du football (et du sport en général) qui permettront d’y attirer de grosses sommes d’argent pour lancer la machine, comme au Maroc, et ainsi de réduire l’écart qui nous sépare des mastodontes. Car comme le dit l’adage, à défaut de la cuisse du poulet, on se contentera bien de l’aile. Et les habitués les mieux placés savent qu’elle peut parfois s’avérer tout aussi délicieuse !
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