Dans le corps de la fonction publique seuls les professeurs titulaires d'université peuvent se présenter à leurs concitoyens dans le cadre de l'élection présidentielle.
Tout autre fonctionnaire doit, pour ce faire, démissionner de son poste 6 mois avant le scrutin ou attendre la retraite.
On peut entrevoir plusieurs conséquences à cette "exclusion" de près de 300 000 Ivoiriens parmi les plus compétents et les plus qualifiés.
D'abord, la présidence de la République est réservée aux professions libérales, aux travailleurs indépendants et accessoirement du privé ; disons-le, au monde de l'entreprise, voire de l'argent.
Ensuite, puisqu'il faut, pour un fonctionnaire, attendre la retraite pour prétendre à ce statut, ce n'est qu'après 60 ans qu'est fixé en réalité, dans les faits, l'âge minimum de candidature à la présidence de la République.
Si un tel individu a dix ans devant lui pour se faire connaître et adopter, ses véritables chances de gagner se situent autour de 72 ans (l'âge de Simone Éhivet-Gbagbo aujourd'hui).
Sa deuxième candidature arrive à 77 ans dès lors. Ils sont rares, convenons-en, les présidents de la République qui accepteraient de quitter leurs fonctions après un seul mandat du fait de leur âge.
Par conséquent, il n'est pas réaliste, dans ces conditions, encore une fois dans ces conditions, de placer le plafond à 75 ans. L'esprit de la loi l'interdit.
À tout cela s'ajoute le fait que, dans les familles, à l'école, à l'université, etc., les jeunes sont découragés de faire la politique. Par conséquent, leur intérêt pour la chose publique ne s'éveille que vers 30 ans quand ils se confrontent directement à la vie sociale, familiale, professionnelle.
Il est donc surprenant, avec le parrainage citoyen, la caution, et les limitations du code électoral de placer le plancher à 35-40 ans. Il devrait logiquement être placé à 50 ans pour correspondre encore une fois à l'esprit de la loi.
En outre et pour finir, je pense que l'élection présidentielle n'est pas là que pour réunir ceux qui peuvent gagner. Tous ceux qui vont participer à la CAN ou à la coupe du monde de football ne vont pas gagner.
On le sait. L'élection présidentielle est un formidable moment pour faire vivre et faire circuler les idées réformatrices qu'on a besoin d'entendre. L'argent ne doit pas être le marqueur, la légitimité inventée de l'extérieur non plus.
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