"Œuvrons pour un monde où la liberté civile, politique et économique n’est pas un idéal abstrait", Alexandra Heldt, (Directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann)

Publié le 11 oct. 2024 à 13:46

  • "Œuvrons pour un monde où la liberté civile, politique et économique n’est pas un idéal abstrait", Alexandra Heldt, (Directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann)

Crédit Photo : Fondation Friedrich Naumann

La deuxième édition de l’Université Libérale d’Abidjan dont le thème : "Comprendre le libéralisme et ses racines africaines", a été organisée ce jeudi 10 octobre, à Abidjan, par la Fondation Friedrich Neumann pour la Liberté avec le Centre d’études prospectives (CEP).

A l’ouverture de ces assises, Alexandra Von Schumann-Heldt, Directrice Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann, a plaidé pour un monde où chaque individu peut s’épanouir sans entraves dans son commerce, liberté d’opinion, de pensée, son engagement politique, et tous  les aspects de sa vie quotidienne, tout en contribuant au bien-être collectif. "Ensemble, œuvrons pour un monde où la liberté civile, politique et économique n’est pas seulement un idéal abstrait, mais une réalité vécue et partagée par tous et au quotidien", a-t-elle déclaré.

Mais en amont, a-t-elle tenu à assurer que la Fondation Friedrich Naumann est fière de soutenir cette rentrée politique des libéraux en Côte d’Ivoire, qui, après le thème de l’année dernière sur les : "Mutations politiques et économiques mondiales : quelles menaces sur nos Libertés ?", remet le couvert autour des fondamentaux universels du libéralisme.

Lumière sur le libéralisme et ses racines africaines 

Quant au Ministre Sidi Touré, Président du conseil d’administration (PCA) du CEP, partenaire de la Fondation Friedrich Naumann dans cette initiative de l’université libérale, il a qualifié le thème de cette année, "comprendre le libéralisme et ses racines africaines" d’ambitieux et de porteur d’espoir.

Selon lui, la Côte d'Ivoire, comme la plupart des nations africaines, a une histoire riche, forgée par des mouvements de libération anticoloniale, des luttes pour l'indépendance, et des efforts pour construire une nation moderne et prospère. Au cœur de cette histoire, il existe une quête permanente de liberté individuelle, de responsabilité citoyenne, et de prospérité partagée.

"Ces principes ne sont pas étrangers à l’Afrique. Ils sont profondément ancrés dans les valeurs mêmes qui ont guidé nos ancêtres, des valeurs de solidarité, de liberté d'initiative et d'autodétermination, qui se sont manifestées à travers des structures de gouvernance décentralisées et participatives dans nos sociétés traditionnelles", a-t-il révélé.

Par ailleurs ministre des Ressources Animales et Halieutiques, le PCA du CEP Sidi Touré a indiqué qu’en ouvrant la deuxième Université Libérale d'Abidjan (ULA) sous ce thème, les organisateurs de cette rencontre voudraient mettre en relief ces racines libérales qui existent depuis des millénaires dans la culture Africaine.

"Cette tribune nous offre une occasion unique de revisiter ces sociétés africaines précoloniales, caractérisées par la liberté des échanges commerciaux sans interventionnisme étatique, et par une gouvernance décentralisée où les chefs gouvernaient en accord avec des conseils délibératifs, préfigurant une forme de régime parlementaire avec une séparation des pouvoirs, distinguant les rôles protocolaires, judiciaires et exécutifs", a-t-il déclaré. 

Le Sénégal, un modèle de libéralisme

Dans ce même ordre d’idée, une contribution contemporaine, celle de Tafsir Thioye, Député Sénégalais, a permis d’édifier les participants de l’Université Libérale d’Abidjan du modèle du Sénégal où les libéraux sont arrivés au pouvoir en 2000.

Il a confié qu’à cette époque,  le Sénégal était dans une situation pratiquement catastrophique. La pauvreté était à un niveau de 67%, l'endettement presque à 78% du PIB et le chômage, à un niveau extrêmement important.

"Au bout de 12 ans que nous avons faits avec le Président Wade, nous avons réussi à réduire la pauvreté de plus de 21 points. Nous avons réussi à redresser la barre au plan économique. Lorsque nous quittions le pouvoir en 2012, nous étions à un niveau de chômage de 10,2%", a révélé le député Tafsir Thioye.

Il a amené l’auditoire à retenir que la politique libérale a pu améliorer la situation socio-économique et le bien-être des Sénégalais ainsi qu’en Côte d’Ivoire, depuis l’évènement du Président Alassane Ouattara.

"Mais, il va falloir que nous soyons forts pour résister à certaines menaces qui risquent de plonger le libéralisme dans l'oubli. Je pense, au regard de ce que nous avons constaté dans la sous-région, qu’il ne serait pas mal que nous puissions élargir ce forum en Afrique de l’Ouest pour avoir un cadre d'échange entre libéraux de cette sous-région. Et ce, pour faire face à nos spécificités, parce que non seulement la CEDEAO et l’UEMOA traversent des situations difficiles", a fait observer le Député Sénégalais Tafsir Thioye.

Les débats de la 2è édition de l’Université Libérale d'Abidjan

Notons que cette 2è édition de l’Université Libérale d'Abidjan a été meublée par des panels et une table ronde. Le premier panel a porté sur : "L’héritage politique africain et gouvernance libérale moderne", ayant pour sous-thèmes : Gouvernance politique : Traditions et règles coutumières comme fondement d'un régime parlementaire ; Pouvoir du peuple : Entre décentralisation des territoires et autonomie locale ; Au-delà des élections, construire une démocratie de dialogues et de participation citoyenne.

Ces panels ont été animés respectivement par le Professeur Lognon Jean Louis, Sociologue ; Docteur Sylla Abdoulaye, Chercheur en Lettres & Civilisations ; Docteur Paul Hervé Agoubli, Chercheur en Lettres & Civilisations ; Avec pour modératrice : le Professeur Insiata Ouattara, présidente du Réseau des Femmes Libérales.

Le second panel a eu pour thème : "Traditions africaines et dynamisme économique : fondements du libéralisme entrepreneurial", et ses sous-thèmes : Dynamisme économique et flexibilité réglementaire : Réinventer l'entrepreneuriat par les pratiques locales ; Sécurisation du foncier en harmonie avec le droit coutumier ; l’entreprise familiale et l'économie de proximité comme moteur de l'économie de marché africaine.

Ces Panélistes sont respectivement, Docteur Eddy Gnapia, Enseignant et Entrepreneur ; Docteur Guy Oscar Toukpo, Socio-anthropologue du développement ; Docteur Germain Kramo, Economiste et pour modératrice : Camara Ahissata, présidente de l'ONG Femme Actuelle Libérale.

L'Université Libérale d'Abidjan, fait partie des programmes phares du Centre d'Études Prospectives (CEP), un Think Tank dédié à la promotion des programmes de développement politique, économique et social.