Kouadio Konan Bertin (KKB) nommé Ministre de la réconciliation nationale (Présidence)

Publié le 15 déc. 2020 à 16:39 Modifié le 30 sept. 2022 à 18:41

  • Kouadio Konan Bertin (KKB) nommé Ministre de la réconciliation nationale (Présidence)

Kouadio Konan Bertin (KKB), candidat indépendant lors de la présidentiel du 31 octobre 2020, face à Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Affi N'Guessan, a été nommé Ministre de la Réconciliation Nationale ce mardi 15 décembre 2020.

Kouadio Konan Bertin (KKB), candidat indépendant lors de la présidentielle du 31 octobre 2020, face à Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Affi N'Guessan, a été nommé Ministre de la Réconciliation Nationale. L'annonce a été faite Patrick Achi, Secrétaire général de la Présidence de la République dans un communiqué ce mardi 15 décembre 2020.


Dans un communiqué lu sur les parvis du Palais Présidentiel, Patrick Achi a annoncé la nomination de Kouadio Konan Bertin au poste de Ministre de la réconciliation nationale. Cette nomination fait suite à l'annonce du Chef de l'Etat lors de sa prestation de serment le lundi 14 décembre 2020 à Abidjan.

Ce département ministériel a pour mission de faire une évaluation des actions, avec pour objectif le renforcement de la cohésion sociale et la réconciliation entre les fils et filles de la Côte d’Ivoire.


Étudiant à l'Université d'Abidjan, Kouadio Konan Bertin, dit "KKB", s'oppose à la toute-puissante Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) qu'il juge trop radicale et crée en 1994 la Cellule de réflexion et d'actions concrètes (CERAC). Titulaire d’une Maîtrise en Allemand, il se considère comme "un pur produit de l’enseignement public ivoirien d’avant la crise".

Militant de Jeunesse du Parti Démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), il se considère comme "disciple" du Président Félix Houphouët-Boigny, à qui Henri Konan Bédié succède en décembre 1993.


A la suite de coup d'Etat de 1999, KKB trouve l'occasion de prendre sa revanche devant une jeunesse du PDCI qu'il juge trop passive dans un environnement politique en défaveur du plus vieux parti. Il crée une organisation informelle au sein du parti appelé Mouvement de la Nouvelle Génération (MNG). Il a désormais les coudées franches et mobilise une jeunesse qui veut prendre toute sa place. Il revendique le retour d'un Henri Konan Bédié à la tête du PDCI et obtient ainsi la confiance de ce dernier.


En 2001, il s'affiche comme l'un des artisans du retour du "Sphinx de Daoukro" par une mobilisation massive de la jeunesse du parti et soutient "son père" au Congrès suivant à Abidjan qui reprend les choses en main.


En 2003, KKB est élu Président des Jeunes du PDCI. Il soutient la candidature de Henri Konan Bédié au premier tour de l'élection présidentielle de 2010, mais le candidat du PDCI ne recueille pas les voix nécessaires pour être au second tour. Henri Konan Bédié soutient alors Alassane Ouattara au sein de la coalition du Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) qui devient Président après un second tour. Au terme des élections législatives de 2011, Kouadio Konan Bertin est élu Député de la commune de Port-Bouët avec 93,81% de 2011 à 2016. 


Le 05 décembre 2014, KKB annonce sa candidature à l'élection présidentielle. Interrogé sur le sens de sa démarche, il explique : "Je suis candidat pour sauver le PDCI. Car ne pas avoir de candidat en 2015, c’est participer ensemble à la mise à mort du parti de Félix Houphouët Boigny". Le scrutin se déroulant le 25 octobre 2015, les résultats officiels communiqués par la CEI, l’annonce à la troisième place du podium à 3,88 %, loin derrière le Président Alassane Ouattara qui recueille 83,66 % des suffrages et le candidat du FPI, Pascal Affi N’Guessan 9,29 %. 


Deux ans après son retour au PDCI, KKB est reçu en audience par Henri Konan Bédié. Les deux hommes s'accordent sur l'idée d'une reconquête du pouvoir d’État par le PDCI.  À sa sortie d'audience, KKB déclare : "Aujourd’hui, vous pouvez le dire haut et fort que l’intrépide et irréductible soldat perdu est retrouvé dans la cour du Général Bédié. Ma place sera celle que le président du parti voudra bien me donner".


En juin 2020, KKB dépose sa candidature au scrutin interne du PDCI, en vue de désigner le candidat pour la bataille de 2020. Mais le 2 juillet 2020, la candidature de KKB est finalement rejetée par les instances du parti pour vices de forme. Henri Konan Bédié est élu, selon le secrétariat général du PDCI. Le 14 septembre 2020, le Conseil constitutionnel rend sa décision. Sur les 44 candidatures en lice, seulement 4 sont validées dont celle du Président sortant Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, Pascal Affi N'Guessan et Kouadio Konan Bertin. 


Les candidatures validées sont celles ayant recueilli les signatures d’au moins 1 % des inscrits dans 17 régions du pays, précise le conseil constitutionnel. A la suite de cette présidentielle, l’homme recueille 1,99 % des voix.