Après avoir obtenu son baccalauréat scientifique en 1954 à l'École normale de Dabou, il poursuit ses études à l'université de Poitiers en France, obtenant une Licence en Droit, deux diplômes d’études supérieures en économie politique et le certificat d’aptitude à la profession d’avocat.
De retour en Côte d'Ivoire en 1958, Bédié commence sa carrière en tant que directeur à la Caisse de prévoyance sociale et des prestations familiales. En 1961, il devient le premier Ambassadeur de la Côte d'Ivoire indépendante aux États-Unis et au Canada. Ces expériences internationales enrichissent sa vision et ses compétences, préparant le terrain pour sa future carrière politique.
Nommé Délégué aux Affaires économiques et financières en 1966, puis ministre de l’Économie et des Finances de 1968 à 1977, Bédié joue un rôle crucial dans la gestion économique du pays.
En 1980, Bédié est élu président de l’Assemblée nationale, poste qu'il occupe jusqu'en 1993. À la mort du président Félix Houphouët-Boigny en décembre 1993, Bédié devient président de la République conformément à la constitution. Son mandat est marqué par des réformes économiques visant à diversifier l'économie ivoirienne et à attirer des investissements étrangers. Cependant, sa présidence est également marquée par la controverse de "l'ivoirité", une politique qui suscite des tensions politiques.
Le 30 avril 1994, Bédié devient président du PDCI-RDA. En 1995, il est élu président avec 96,44 % des suffrages, malgré le boycott de l'élection par la majorité des candidats en raison de la réforme controversée du code électoral.
Son mandat est interrompu par un coup d'État militaire en décembre 1999, le forçant à s'exiler en France. Néanmoins, Bédié reste un acteur majeur de la scène politique ivoirienne. En 2001, il rentre en Côte d'Ivoire pour participer au Forum de réconciliation nationale. En 2005, il co-fonde le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) avec Alassane Ouattara et d'autres politiciens, visant à promouvoir la paix et la stabilité en pleine crise militaro-politique avec Laurent Gbagbo (2000-2010) comme Président.
En 2010, Bédié se présente à l'élection présidentielle et obtient 25,2 % des voix au premier tour. Il soutient Alassane Ouattara au second tour, jouant un rôle déterminant dans sa victoire. En 2015, il est toujours un allié de M. Ouattara pour un second mandat. Cependant, en 2018, des divergences avec le Président Ouattara mènent à la rupture de leur alliance. Bédié se présente à l'élection présidentielle de 2020, mais décide de boycotter le scrutin.
Henri Konan Bédié restera dans les mémoires comme un homme d'État dévoué à la Côte d'Ivoire. Son engagement pour la paix, son rôle dans le développement économique et sa vision pour une Côte d'Ivoire unie et prospère continuent d'inspirer de nombreux Ivoiriens.
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