Le commerce de poissons d’eau douce : une activité rentable à Bouaflé

Publié le 26 févr. 2021 à 13:01 Modifié le 29 sept. 2022 à 15:15

  • Le commerce de poissons d’eau douce : une activité rentable à Bouaflé

Crédit Photo : AIP

Dans la ville de Bouaflé, chef-lieu de la région de la Marahoué, les poissons d’eau douce sont commercialisés frais et fumés. Les espèces rencontrées fréquemment sont le tilapia ou la carpe...

Dans la ville de Bouaflé, chef-lieu de la région de la Marahoué, les poissons d’eau douce sont commercialisés frais et fumés. Les espèces rencontrées fréquemment sont le tilapia ou la carpe, le machoiron, le silure, le cameroun, appelé scientifiquement heterotis niloticus et le capitaine. La commercialisation du poisson constitue une source d’emploi et de revenu pour la population. Elle permet de lutter contre la pauvreté.


Le poisson frais provient de la pêche locale pratiquée dans le lac de Kossou, limité par les sous-préfectures de Begbessou et de Pakouabo, dans le département de Bouaflé. Le fleuve Bandama est également un pourvoyeur de la ville de Bouaflé en poissons frais. Ces poissons conditionnés dans des caisses confectionnées en bois sont transportés à motos en grande partie. D’autres moyens dont les taxis-brousse et camions, sont utilisés pour le transport du poisson frais.


” En 1998, j’ai suivi mon oncle pour apprendre le métier de mareyeur. Après cinq ans, je me suis installé. Avant, ce sont les camions qui transportaient le poisson. Aujourd’hui, le transport se fait beaucoup plus à moto. Souvent, on utilise aussi le camion. Avant d’aller au bord du lac, on achète de la glace. Après avoir acheté le poisson au bord qu’on met dans des caisses, on déverse la glace dessus pour la conservation”, a indiqué le président des mareyeurs, Hamed Touré. Selon lui, le poisson non vendu est conservé dans une chambre froide, dans des congélateurs ou dans des caisses dans lesquelles, il est rajouté de la glace pour préserver la qualité du poisson. Hamed Touré souhaite qu’une grande chambre froide soit mise à la disposition des mareyeurs à Bouaflé afin de garder la qualité du poisson comparativement au poisson importé. 


A Bouaflé, le poisson d’eau douce est vendu au marché, à la grande gare, à la criée en bordures des rues menant au marché et de façon ambulante.


”Depuis un moment, nous avons obtenu une place ici au marché pour la vente du poisson frais. À côté de nous, se sont installées de nombreuses revendeuses. Pendant les vacances, des élèves viennent s’ajouter à nous. On trouve les vendeuses de poissons fumés à la grande gare. D’autres femmes se promènent pour vendre du poisson frais ou fumé”, a souligné M. Touré.


Le prix du poisson frais d’eau douce vendu en tas sur des étals au grand marché de Bouaflé varie de 500f à 5000f CFA, selon la taille du poisson. ” On estime le prix du poisson à partir de la taille et du prix d’achat au bord. En détail, le prix du poisson machoiron, de la carpe ou du silure va de 500f à 5000f. Nous vendons aussi en gros aux revendeuses venues pour la plupart d’Abidjan, de Yamousoukro et de Daloa. Il y a des jours où nous pouvons obtenir pour un achat de poisson au bord de 100000, un bénéfice de 20000 et plus. Souvent, nous sortons perdants”, a indiqué un mareyeur, Kaboré Paul. Pour Hamed Touré, pendant la grande saison pluvieuse où la pêche est florissante, les mareyeurs gagnent beaucoup plus d’argent comparativement à la saison sèche qui va de décembre à février où le poisson se fait un peu rare.


Le prix du poisson fumé étalé dans des plateaux ou paniers va de 1000f à 2000f CFA, en tenant compte de la taille du poisson.


” Ici à la gare, nous vendons le poisson fumé. Nous faisons huit poissons machoirons à 1000f et six un peu plus gros à 2000f. Nous faisons la même chose avec la carpe et le silure” a indiqué, Diallo Mariam.

“Quand nous achetons du poisson à 20000f, nous pouvons gagner 5000f ou 10000f comme bénéfice par jour. Quand ça ne marche pas, on vend le poisson pendant deux jours”, a ajouté, Tenin Sidibé. Les mareyeurs et vendeuses rencontrés ont tous affirmé sans ambages que le commerce de poissons d’eau douce nourrit son homme. “Ce qui est sûr, on vit de ce métier. Ça m’aide à payer mes pagnes et d’autres choses. C’est avec ça que j’aide mon mari à payer l’école des enfants et la nourriture”, a affirmé Tenin Sidibé. “La vente de poissons est rentable. Moi, je le fais, il y a plus de 15 ans. En plus de ça, je fais d’autres activités qui m’aident à subvenir aux besoins de ma famille”, a dit M. Kaboré Paul.


Selon le directeur régional des Ressources animales et halieutiques de la Marahoué, Kouakou Yao, le suivi et le contrôle de la qualité du poisson sont assurés par ses services afin de préserver la santé des consommateurs.

“Au bord des rivières et sur le marché, des agents-pêche effectuent tous les jours des contrôles. Des contrôles qui sont liés essentiellement à la qualité, la taille du poisson et à la quantité de poisson sorti pour établir des données statistiques du mois et de l’année”, a souligné M. Kouakou, relevant que des certificats sanitaires sont délivrés pour autoriser la sortie du poisson de Bouaflé, soulignant “Ce document administratif est la preuve que le poisson a été contrôlé et est de bonne qualité”.


La région de la Marahoué compte à ce jour 523 pêcheurs dont 317 à Bouaflé et 169 mareyeurs. En 2020, ce sont 1707 T de poissons fumés et 2485 T de poissons frais qui ont été commercialisées. Le commerce de poissons d’eau douce est une activité rentable. Il permet aux acteurs de la filière pêche de se prendre en charge. Les ménages quels que soient leurs niveaux de revenus peuvent se procurer du poisson d’eau douce à Bouaflé, selon le directeur régional des Ressources animales et halieutiques.