Kolia : Le camp de prière de la prédicatrice Adissa Touré fermé suite à un rapport du CNDH (Communiqué)

Publié le 17 sept. 2021 à 18:51 Modifié le 17 sept. 2022 à 17:04

  • Kolia : Le camp de prière de la prédicatrice Adissa Touré fermé suite à un rapport du CNDH (Communiqué)

Le préfet de région de la Bagoué, préfet du département de Boundiali, Amani Tiémoko, a ordonné la fermeture du site de prière de Dame Adissa Touré dans la commune de Kolia par un Arrêté, le mercredi 15 septembre 2021, suite à un rapport du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) dénonçant les atteintes aux droits humains consécutives au « phénomène Adissa Touré ».

Le préfet de région de la Bagoué, préfet du département de Boundiali, Amani Tiémoko, a ordonné la fermeture du site de prière de Dame Adissa Touré dans la commune de Kolia par un Arrêté, le mercredi 15 septembre 2021, suite à un rapport du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) dénonçant les atteintes aux droits humains consécutives au « phénomène Adissa Touré ».

 

Les commissions régionales des Droits de l’Homme de la Bagoué, du Folon et du Poro, ont documenté les atteintes aux droits humains liées aux activités de cette prédicatrice à Kolia. Les investigations ont révélé que cette situation portait principalement atteinte au droit à la « dignité de ses fidèles et pèlerins », à la protection, à la santé et à la sécurité, rapporte une note d’information du CNDH transmise vendredi 17 septembre 2021 à l’AIP.

 

"Sur le site de prédication aménagé de façon sommaire, sans les commodités d’usage, des milliers de personnes y ont établi domicile, y vivent et dorment à même le sol, sans eau ni électricité. En cette période de saison des pluies, cette situation les déshumanise. Des hommes, des femmes, des enfants, des personnes du troisième âge et en situation de handicap, à la recherche de guérison ou de miracle qui changerait positivement leurs vies, ont du mal à satisfaire leurs besoins fondamentaux, car obligés de tout acheter à des coûts exorbitants", souligne le rapport.

 

Selon le document, en dehors du Groupement mobile d’intervention (GMI) de Korhogo, présent sur le site pour le maintien d’ordre, les populations ne bénéficient pas de services publics (santé et hygiène, social, toilettes …). "La prédicatrice n’a reçu d’autorisation ni du préfet de département ni du sous-préfet de Kolia pour exercer des activités de grande envergure, qui drainent des foules avec de fortes implications", indique le rapport.

 

"Sur le site, les populations vivent dans une précarité et promiscuité totale en cette période de pandémie à Covid-19", relève-t-il. Les mesures barrières ne sont pas respectées et la distanciation sociale n’est pas de rigueur. "Les pèlerins ne portent presque pas le masque. Sur cet espace, les populations vivent le stress hydrique et sont exposées à d’autres maladies comme le choléra et la dysenterie", note le texte.

 

"La présence de milliers de personnes lors des prédications pose des problèmes de sécurisation du site et des personnes qui y vivent au quotidien", poursuit le CNDH. Aussi, la "porosité de nos frontières avec le Mali et le Burkina Faso fait craindre des infiltrations d’éléments du djihad au sein de ces foules qui déferlent chaque jour sur Kolia", s’inquiète le Conseil dans son rapport.

 

L’afflux important de personnes vers cette petite commune a assurément créé une dynamique économique dans la région, mais l’on note « une insécurité routière croissante ». Le rapport relève de nombreux accidents de circulation entre juin et août 2021 sur les différents axes qui mènent à Kolia.