Au cours d’une visite d’acteurs du monde agricole aux productrices de maraichers de la sous-préfecture de Guiembé (30 KM de Korhogo), le samedi 12 février, la présidente de l’Union des groupements féminins de ladite localité, Fatouma Dagnogo, a donné un aperçu du travail abattu par ces braves femmes.

Elle a expliqué comment ces femmes arrivent à braver la pauvreté des sols arides (savane) pour produire des maraîchers et vivriers pour une alimentation saine et suffisante pour leurs populations.

Selon elle, tout est parti du besoin de pallier à la malnutrition d’enfants qui frappe cette région septentrionale. Pendant la saison sèche, les condiments qui viennent d’ailleurs sont coûteux et donc toutes les femmes ne peuvent s’en procurer. Après la création des groupements de féminins (de près de 800 femmes) de Guiembé par Fatouma Dagnogo, des projets avec des ONG nationales et internationales ont vu le jour.

"Nous avons fait du fonçage pour avoir des puits et des clôtures pour être à l’abri des bovins. Maintenant, nous arrivons à produire de l’oignon, la tomate, l’aubergine, et aussi ce que nous consommons localement le ‘’da’’ et ‘’tchronon’’. Et après la production de tous les groupements, il y a de la nourriture en abondance. Nous mangeons de façon saine et à moindre coût", se réjouit-elle.

Au-delà de l’option des puits et mesures de protection contre les bœufs, il a été juste et bon pour la présidente Fatouma Dagnogo de reconnaître l’utilisation d’un intrant Bio, qui leur a été recommandé lors d’une formation dans le cadre du projet ASNAP.

Étant donné que dans cette région, elles travaillent toute l’année sur la même terre, sans la laisser se reposer, ce sol est surexploité. Avec la formation reçue au projet ASNAP, il leur a été conseillé d’utiliser un intrant bio dénommé "Green Humico 21" pour revaloriser et apporter de la fertilité aux sols.

"Les premières femmes qui ont utilisé ce produit bio dans leurs parcelles de riz, maïs, arachide et même anacarde ont obtenu plus des productions plus élevées que les autres années. En exemple, nous avons noté un gain de plus de 15 sacs d’arachides de 100 KG à l’hectare chez une productrice. Et avec les cultures maraîchères comme le piment, la carotte, le chou, l’oignon, elles ont fait une grande récolte", a témoigné la présidente Fatouma Dagnogo.

En outre, venu toucher du doigt, les résultats de ce projet, Dr Dibi Konan du Centre national de recherche agronomique (CNRA), a salué le courage et l’abnégation de ces braves femmes.

"La première des choses qui nous frappe, on se rend compte qu’elles travaillent sur un sol très épuisé, desséché et pauvre en matière organique. On a l’impression d’être dans un milieu aride. Cela fait ressortir, en même temps, la capacité de résilience que ces femme-là, au fil des ans, ont pu développer pour pouvoir s’adapter à ce milieu", a-t-il relevé.

Face à ce constat, le technicien du CNRA a salué les prouesses de la solution bio proposée à ces femmes pour rajeunir et améliorer la qualité de leurs sols.

"On se rend compte que la matière organique qui est le Green Humico 21 qu’on leur a proposé, et qui déjà, pour celles qui l’ont utilisé, a permis d’améliorer leur production, est une bonne solution".

 A en croire Dr Dibi, grâce à cet engrais organique, des parcelles de maraichers et vivriers qui avaient du mal à décoller à cause de la pauvreté et du statut arides du sol, deviennent plus vertes et denses.