Une mission de la Banque mondiale satisfaite des progressions du projet Pif2 dans le sud-ouest ivoirien dans le cadre de la lutte contre la déforestation

Publié le 15 mars 2025 à 16:45

  • Une mission de la Banque mondiale satisfaite des progressions du projet Pif2 dans le sud-ouest ivoirien dans le cadre de la lutte contre la déforestation

Tony Verheijen, Responsable pays de la Banque mondiale pour la Côte d'Ivoire, le Bénin, la Guinée et le Togo, a conduit une délégation dans le sud-ouest ivoirien du 10 au 11 mars 2025, en vue de s’enquérir des avancées du Projet d’Investissement Forestier, phase 2 (PIF2). Cette tournée leur a également permis de faire un point sur les différents projets financés par l’institution dans la zone.

« Le PIF2 est bien perçu par les communautés et il existe une forte demande pour sa continuité, notamment en ce qui concerne les activités génératrices de revenus, les appuis au reboisement et aux cultivateurs », a déclaré Tony Verheijen.

Selon lui,le constat est que les populations s’intéressent de plus en plus aux activités du projet.

Après plus de deux années d’activités, le projet enregistre plusieurs réalisations dont des campagnes de sensibilisation et de consultation qui ont été organisées avec la participation de 1000 personnes, dont près de 60 % de femmes et de jeunes, sur les thématiques du genre, des violences basées sur le genre, de l’exploitation et des abus sexuels ainsi que du harcèlement sexuel.

La sensibilisation a également ciblé 177 producteurs, chefs de villages, présidents des jeunes et des femmes ainsi que 14 sous-préfets sur les avantages de l'agroforesterie lors de six visites d’échanges dans l'exploitation agricole de M. N'KOH à Azaguié et dans la forêt classée de Béki à Abengourou.

 A côté de ces actions de sensibilisation, 14 organes de gestion des plaintes autour des agro-forêts des Rapides Grah, Scio et Haute Dodo ont été formés sur le Mécanisme de Gestion des Plaintes (MGP) et les procédures afférentes.

Les partenaires d’exécution ont de leur côté, à leur actif, plusieurs réalisations dans le cadre des conventions avec le PIF2. Ainsi, la SODEFOR, a organisé des réunions communautaires dans des villages et campements, touchant près de 13 000 personnes, dont 30 % de femmes. De plus, 130 sites de production ont été installés pour une production estimée à 5 millions de plants en vue d’atteindre les objectifs de reboisement 2025.

Dans les secteurs agricoles, de l'élevage, et des biens et services, le PIF 2 a, en collaboration avec CARE Côte d’Ivoire, financé plus de 160 microprojets pour un montant total de près de 1,4 milliard de FCFA dans les agro-forêts de Scio, de la Haute et des Rapides Grah ainsi qu’autour du parc national de Taï et du Mont Péko.

Au titre des actions avec l’OIPR, un Plan d’Aménagement et de Gestion du Mont Péko a été validé. Près de 100 écologues ont été recyclés à la méthodologie du suivi écologique par transect linéaire au Parc national de Taï et du Mont Peko, et près de 2 000 élèves, enseignants et parents d’élèves ont été formés dans le cadre d’un programme de sensibilisation et d’éducation environnementale autour du Parc national du Mont Peko dans six localités (Bagohouo, Ndrou, Gohouo-Zagna, Gloplou, Bahé-Sébon et Diébly).

« Le PIF2 a pour objectif de conserver et accroître le stock forestier et améliorer l'accès aux sources de revenus provenant de la gestion durable des forêts pour les communautés dans les zones cibles », a fait savoir Koffi Alloua, spécialiste en Engagement des Parties Prenantes et représentante de la Coordonnatrice du PIF2.

En marge de cette mission, la délégation a présenté les civilités aux Sous-préfets de Grand-Béréby et de Djouroutou. Elle s’est également rendue sur le terrain pour observer une forêt communautaire appartenant au village de Poutou et en cours de paiement dans le cadre du PRE, Projet de Réduction des Émissions autour du Parc national de Taï. Cette initiative qui récompense les efforts locaux en faveur de la lutte contre le changement climatique, à travers des pratiques telles que l’agroforesterie, le reboisement et la conservation de forêt.

« Nous avons également pu observer la mise en œuvre du Projet de Réduction des Emissions (PRE) et les paiements carbones, une approche novatrice qui place la Côte d'Ivoire en pionnière de cette stratégie. Il est normal qu’il y ait des défis à surmonter, mais les bases sont posées », a souligné le chef de délégation de la Banque mondiale.

Cette visite réaffirme l’engagement de la Banque mondiale aux côtés de la Côte d’Ivoire pour inverser les tendances de la déforestation et de la dégradation des forêts avec sa Stratégie de Préservation, de Réhabilitation et d'Extension des Forêts, adoptée en 2019. Le but étant de développer une croissance inclusive et durable tirée par une agriculture plus productive et résiliente, par la gestion de ses ressources naturelles, terre, forêt et eau, de manière plus durable.

Durant la tournée dans cette zone forestière, la délégation était accompagnée par une équipe de l’Unité de Coordination du Projet d’Investissement Forestier Phase 2 (UCP-PIF2), ainsi que des représentants des structures et agence d’exécution du projet, à savoir la SODEFOR, l’OIPR et CARE Côte d’Ivoire, la délégation de la Banque mondiale a pu s’informer sur les grandes réalisations du projet, les activités en cours et celles à venir au profit du Parc National de Taï et des agro-forêts des Rapides Grah et de la Haute Dodo.

Cette seconde phase du projet PIF, dénommée PIF2, qui a démarrée en 2022, est mise en œuvre, en partenariat avec la SODEFOR, l’OIPR et Care Côte d’Ivoire, la participation des populations des zones du Sud-ouest, Sud-est, Centre et Nord où plusieurs actions concrètes ont déjà été réalisées.

Constant COCORA