L'étude "met en évidence une augmentation de 20% du risque de saignements menstruels abondants ayant nécessité une prise en charge à l'hôpital dans un délai de 1 à 3 mois", après avoir pour la première fois reçu un vaccin Pfizer ou Moderna, résume dans un communiqué l'organisation Epi-Phare, qui associe l'autorité du médicament et la Sécurité sociale, en charge notamment de la protection des individus en matière de santé.
Depuis le début des campagnes de vaccination anti-Covid, voici près de deux ans et demi, de nombreuses femmes ont fait état de perturbations dans leurs cycles menstruels.
Sur la base de ces déclarations, l'Agence européenne du médicament (EMA) a fini par inclure la présence de saignements menstruels importants comme effet secondaire possible des vaccins à ARN messager, ceux de Pfizer/BioNTech et Moderna.
Les études sur le sujet restent toutefois contradictoires.
Celle d'Epi-Phare vient donner des arguments aux partisans de l'existence d'un tel lien.
Les chercheurs ont recensé le statut vaccinal de plusieurs milliers de femmes hospitalisées pour saignements menstruels abondants en 2021 et 2022. Ils ont comparé leur situation à un groupe témoin de femmes n'ayant pas été prises en charge pour ce motif.
Au final, ils concluent que le risque d'un tel trouble menstruel est légèrement plus élevé la première fois qu'une femme reçoit un vaccin Moderna ou Pfizer, chacun administré en deux doses successives. Le risque dure trois mois puis, même après une dose ultérieure de rappel, disparaît.
Ces résultats contrastent avec ceux d'une étude de vaste ampleur réalisée en Suède et publiée au printemps 2023 dans le BMJ. Celle-ci avait estimé qu'aucun élément solide n'avérait un lien entre vaccination Covid et troubles menstruels.
Interrogés par l'AFP sur ces conclusions différentes, les chercheurs d'Epi-Phare ont évoqué des différences de méthodologie.
Ils relèvent notamment que l'étude suédoise prenait en compte une période à risque qui commençait à peine plus d'une semaine après la vaccination des patientes.
Un tel choix "a pu conduire à masquer une éventuelle augmentation du risque survenant dans un délai un peu plus tardif", a expliqué l'épidémiologiste Rosemary Dray-Spira, qui a supervisé l'étude française, celle-ci choisissant plutôt d'attendre un mois après la première dose de vaccin.
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