«La prolifération des universités privées portées par des enseignants du supérieur mérite d’être regardée avec davantage de vigilance, pour résoudre les cas de conflits d’intérêts qu’elles semblent poser », a souhaité Ahoussou-Kouadio qui parrainait la cérémonie de la rentrée académique de l’ASCAD.
Le président du Sénat s’est interrogé sur la conciliation des obligations de l’enseignant, fonctionnaire de l’État de Côte d’Ivoire, avec celles de responsable d’entreprise privée, intervenant de surcroît dans le domaine de l’enseignement.
« Science et mercantilisme ou encore science et affairisme font-ils bon ménage ? », a-t-il questionné, précisant que ces pistes de réflexion pourraient nourrir des échanges futurs au Sénat à l’occasion d’une séance d’information parlementaire avec le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique.
Ahoussou-Kouadio a également déploré le fait que les syndicats d’enseignants, d’étudiants et du personnel administratif et technique soient parfois les relais des chapelles politiques.
« S’il est vrai que l’université est un espace de liberté, où se forment et se produisent les idées, celles-ci doivent être marquées par l’objectivité. C’est dire que les franchises universitaires ne doivent pas constituer un prétexte pour transformer les amphithéâtres en un cadre de meetings politiques », a conseillé le n°1 du Sénat ivoirien.
Il a relevé que cette situation est de nature à effriter l’objectivité qui doit être au cœur des productions scientifiques, des cours magistraux et des travaux dirigés, suivant les prescriptions du code d’éthique et de déontologie du Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES).
S’agissant des manifestations menées par les 3.000 docteurs non recrutés par la Fonction publique, le président du Sénat a qualifié ces événements, regrettables qui posent, à la vérité, la problématique de l’employabilité des diplômés des Universités publiques malgré l’adoption du système Licence-Master-Doctorat (LMD) en 2012.
« Les curricula sont-ils en congruence avec le bassin de l’emploi ? Nos universités publiques ont-elles suffisamment intégré les évolutions technologiques pour faire face à la problématique de la massification ? La recherche scientifique est-elle à suffisance mise au centre des préoccupations de nos universités à l’effet de satisfaire les besoins de notre société ? », a soumis Ahoussou-Kouadio à l’Assemblée souhaitant un renforcement des liens entre le Sénat et l’ASCAD.
L’ASCAD créée en 2003 a pour objectifs de contribuer au développement et au rayonnement des sciences, des arts, de la culture africaine et de la diaspora africaine afin d’atteindre la croissance économique et le progrès social.
Tous les commentaires 0
CONNECTEZ-VOUS POUR COMMENTER
VIDEOS