"Ce n'est toujours pas un blocage d'internet (...), le terme le plus simple pour décrire ce qui se passe est un étranglement extrême", a commenté auprès de l'AFP Mahsa Alimardani, chercheuse pour l'Iran de l'association de défense de la liberté d'expression Article 19.
"Les perturbations sont fortes", a-t-elle souligné, précisant que les déconnections étaient les plus intenses à partir de la fin de l'après-midi jusqu'à minuit, lorsque se déroulent la majorité des manifestations.
Ces militants et des chaînes de télévisions en langue persane basés à l'extérieur de l'Iran ont noté une baisse des mises en ligne de vidéos de manifestations filmées sur des téléphones portables, près de deux semaines depuis la mort à l'hôpital de Mahsa Amini, Iranienne de 22 ans arrêtée trois jours auparavant par la police des mœurs à Téhéran, pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d'Iran.
"Depuis le début des manifestations, la République islamique d'Iran a sévèrement bloqué l'accès à Instagram, à WhatsApp, à LinkedIn et à Skype, les dernières grandes plateformes occidentales encore accessibles en Iran", dénonce aussi Reporters sans frontières (RSF).
Le recours aux réseaux privés virtuels (VPN) - un service permettant de naviguer sur le web en contournant le blocage - est également rendu beaucoup plus difficile.
Ces restrictions ne sont toutefois pas comparables à la fermeture totale d'internet de novembre 2019, lors de la répression de manifestations qui avait fait au moins 321 morts selon Amnesty International.
Les vidéos de manifestations et d'abus présumés commis par les autorités continuent à filtrer sur les réseaux sociaux, mais plus dans le même volume qu'au début de ces rassemblements.
Selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, l'accès à internet a été "gravement perturbé ou complètement coupé" ces derniers jours. "Ces perturbations d'internet continuent à causer des retards dans la comptabilisation" des décès dans ces manifestations, a-t-elle relevé.
"Le gouvernement bloque les serveurs DNS ("système de nom de domaine") du pays, dont le bon fonctionnement est essentiel pour assurer la connexion au réseau mondial, ainsi qu'à de nombreux sites et serveurs VPN, dénonce RSF.
"Google Play et l'App Store d'Apple ont tous deux été bloqués", note RSF, qui rappelle que "ces deux plateformes fournissent des services et des produits stratégiques pour contourner la censure ; le blocage de ces magasins d'applications empêche les Iraniens d'accéder à des VPN pour leurs appareils mobiles avec des interfaces simples".
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