Dans une petite rue de Djougou, au nord du Bénin, Mama raconte son périple tumultueux à la recherche d'une vie meilleure en Europe.
Ancien enseignant et commerçant, il avait espéré offrir à sa famille un avenir radieux loin des défis économiques locaux.
Accompagné de nombreux autres jeunes comme lui, Mama a entrepris un voyage éprouvant à travers le désert du Sahara jusqu'à la côte méditerranéenne, dans l'espoir de traverser vers une vie meilleure. "J’ai tout dépensé chez les passeurs et j’ai été volé. Je n’avais plus aucun franc pour me nourrir", se souvient-il, les yeux marqués par les épreuves traversées.
Son histoire résonne avec celle de Mme Yaou, une commerçante courageuse qui, malgré les risques, a aussi tenté sa chance pour offrir un meilleur avenir à ses enfants. "J’ai dépensé une forte somme pour financer mon voyage. Je dormais dans des endroits insalubres, je ne trouvais pas à manger, j’étais malade", partage-t-elle, regrettant aujourd'hui les sacrifices financiers et émotionnels consentis.
Le retour au Bénin pour ces migrants marque non seulement la fin d'une quête illusoire mais aussi le début d'une nouvelle phase de reconstruction. Grâce à l'assistance de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 173 migrants ont choisi de rentrer volontairement, retrouvant ainsi leur terre natale avec un soutien pour leur réintégration.
"Je suis heureux de retrouver ma terre, mon pays. Je vais me relancer dans mes activités pour construire ma vie ici à Djougou", affirme Mama, déterminé à utiliser son expérience pour sensibiliser d'autres sur les dangers de l'immigration clandestine.
Ce retour au pays est facilité par des programmes d'aide incluant l'assistance alimentaire, sanitaire, et des initiatives de réintégration économique. La Coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Bénin, Aminatou Sar, insiste sur l'importance de prévenir de tels voyages clandestins et de soutenir les initiatives locales pour empêcher de nouvelles tragédies humaines.
L'immigration clandestine représente une illusion perdue, un danger mortel pour les jeunes africains. En retournant au Bénin, ces jeunes font preuve de résilience individuelle et rappelle la nécessité d'une action collective pour offrir des perspectives viables à ceux qui rêvent de meilleures conditions de vie.
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