"Selon des données de réseau collectées en temps réel et sur annonce officielle du Ministre de l’Intérieur, le gouvernement sénégalais a limité l'accès à Facebook, Twitter, WhatsApp, Instagram, YouTube, Tik tok, Telegram et d'autres plateformes de médias sociaux depuis le 1er juin 2023", peut-on lire dans la note qui précise qu’à cela, "s’ajoute l’interdiction d’émettre de la chaîne de télévision privée Walfadjiri".
"Ces mesures surviennent pendant les protestations à l'échelle nationale déclenchées par la condamnation de M. Ousmane Sonko, leader du parti PASTEF (Patriotes du Sénégal pour l'Éthique, le Travail et la Fraternité) et figure de proue de l'opposition, à deux (2) ans de prison pour corruption de la jeunesse", fait savoir le communiqué qui ajoute que "le verdict condamnant M. Sonko, principal opposant à l'élection présidentielle de 2024, est perçu par des Sénégalais comme une tentative d'évincement politique, provoquant une importante mobilisation, surtout chez les jeunes. Les manifestations, parfois violentes, ont entraîné à ce jour, selon les chiffres officiels, plus de trente décès depuis le début des poursuites contre M. Sonko en mars 2021".
"Les censures du cyberespace, quelles qu’elles soient, violent la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH), la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP) et la déclaration des principes sur la liberté d’expression et l'accès à l’information en Afrique qui a été élaborée conformément au paragraphe 1 de l’article 45 de la CADHP", dénonce la note.
Pour AfricTivistes, ces censures "violent aussi les engagements pris par le Sénégal dans le cadre du Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (OGP) qui sont de garantir le droit d'accès à l'information pour ses citoyens".
Selon l’Organisation pro-démocratie et de promotion de l’usage responsable des technologies numériques, "les censures constituent une atteinte grave à la liberté d’expression et à la démocratie, qui visent aussi à restreindre la liberté d'expression, l'accès à l'information et le droit de réunion pacifique, d'exercer une activité génératrice de revenus entre autres droits garantis par les Institutions nationales, régionales et internationales".
"Il est récurrent de constater des blocages d’internet en période électorale ou en période de manifestations dans beaucoup de pays africains", déplore AfricTivistes qui soutient "qu’il est dommage de voir le Sénégal, dont la tradition démocratique est reconnue partout dans le monde, rejoindre cette liste de pays censeurs".
Le communiqué de AfricTivistes fait également mention des perturbations de la libre circulation de l'information, les activités économiques qui dépendent fortement d'internet et empêchent aux populations d’user de leur droit d’accès à un service universel, que "la censure ainsi que les coupures d’Internet provoquent".
Continuant sur sa lancée, l’organisation citoyenne a condamné "toute forme de censure et d'interruption du réseau internet, en particulier celles qui ont un impact disproportionné sur les droits fondamentaux, y compris la liberté d'expression, la liberté d’information et la liberté de réunion".
"Nous encourageons le gouvernement du Sénégal à respecter les droits des citoyens, ses engagements régionaux et internationaux et l’invitons à lever cette censure et à éviter de recourir à des mesures de restriction d'internet pour contrôler les voix dissidentes et les protestations légitimes", a-t-elle suggéré.
AfricTivistes s’est dit profondément préoccupée par l’escalade de la violence ainsi que par la censure des réseaux sociaux au Sénégal.
"Ces actions soulèvent des questions majeures sur la liberté d'expression et de manifestation, sur le droit à l'information et l'accès au cyberespace ainsi que sur l’état de la démocratie sénégalaise", a-t-elle conclu.
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