La Chaire UNESCO de Bioéthique lance un concours de traduction sur l’Éthique de l’Intelligence artificielle (IA) en langues locales

Publié le 12 sept. 2024 à 07:30

  • La Chaire UNESCO de Bioéthique lance un concours de traduction sur l’Éthique de l’Intelligence artificielle (IA) en langues locales

Crédit Photo : Agence ivoirienne de presse (AIP)

La Chaire UNESCO de Bioéthique a lancé, le 10 septembre, à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, un concours de traduction, visant à rendre accessible la recommandation de l'UNESCO sur l'éthique de l'intelligence artificielle (IA) en baoulé, bété, malinké et sénoufo. Ce concours, qui fait partie de la phase 2 du projet "Semer les graines d'éthique dans l'esprit des populations", a pour objectif la diffusion et la promotion des principes éthiques relatifs à l’IA au sein des communautés.

Un concours pour rapprocher l'éthique de l'intelligence artificielle des populations localesLors du lancement officiel, le titulaire de la Chaire UNESCO de Bioéthique, le Professeur Lazare Poamé, a souligné l’importance de cette initiative.

Il a rappelé que la première phase du projet était centrée sur la Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l’Homme, tandis que la deuxième phase se concentre sur la recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle, adoptée lors de la 41e session de la Conférence générale de l’UNESCO en novembre 2021.

Le choix de traduire ces textes en langues locales vise à faciliter leur compréhension et leur appropriation par les populations ivoiriennes, afin que ces dernières puissent s'approprier les valeurs et principes qu’ils prônent.

L'objectif fondamental de cette initiative est d'assurer que les recommandations éthiques sur l’intelligence artificielle ne restent pas un sujet réservé aux experts ou aux anglophones et francophones, mais qu'elles soient également accessibles aux populations rurales et locales, pour qui les langues nationales restent le principal moyen de communication.

Les modalités du concours et les objectifs visés

Les participants au concours devront donc traduire la recommandation sur l'éthique de l’intelligence artificielle en baoulé, bété, malinké ou sénoufo, avec une traduction fidèle aux concepts de base tout en respectant les particularités linguistiques et culturelles de chacune des langues.

Un jury spécialisé sera constitué pour chaque langue, afin d’évaluer la qualité des traductions et d’attribuer des prix d’une valeur de 500 000 F CFA aux meilleurs traducteurs dans chaque catégorie.

Ce concours permet ainsi de valoriser non seulement les langues locales, mais aussi l'éthique dans le développement technologique.

Il reflète une volonté d’inclure les populations locales dans la réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD), en particulier en ce qui concerne l’inclusion numérique et l’éducation à l'éthique des nouvelles technologies.

Pour participer, les candidats doivent maîtriser parfaitement la langue locale choisie et disposer d’un niveau d’éducation minimum correspondant au Baccalauréat.

Les inscriptions sont gratuites et ouvertes du 14 septembre au 14 décembre 2024 sur le site internet de la Chaire UNESCO de Bioéthique (http://chaireunescobioethique.org).

Un pas vers une meilleure appropriation des enjeux éthiques liés à l'intelligence artificielle

L'initiative de la Chaire UNESCO de Bioéthique répond à un besoin croissant d'inclusion dans le domaine des nouvelles technologies.

Alors que l’intelligence artificielle joue un rôle de plus en plus central dans la vie quotidienne à travers le monde, il est impératif que les populations locales puissent comprendre les implications éthiques de cette technologie.

Le Professeur Lazare Poamé a souligné que cette appropriation par les communautés locales est essentielle pour que les principes éthiques ne se limitent pas aux seules élites urbaines, mais qu'ils s'étendent également aux populations rurales, souvent plus exposées aux impacts des innovations technologiques sans y être suffisamment préparées.

Ce concours de traduction est également une reconnaissance de l’importance des langues africaines dans la transmission des savoirs et des valeurs universelles.

En intégrant ces langues dans les discussions éthiques mondiales sur l’intelligence artificielle, la Chaire UNESCO de Bioéthique de Côte d'Ivoire fait un pas significatif vers la démocratisation du débat sur les enjeux de l’IA.

En conclusion, cette initiative innovante met en avant l'importance de l'éducation et de la diffusion des principes éthiques dans toutes les couches de la société, quel que soit le niveau de développement technologique.

En rendant accessibles les recommandations de l'UNESCO sur l'éthique de l'intelligence artificielle, la Chaire UNESCO de Bioéthique contribue à faire de l'éthique un enjeu partagé par tous, et non l’apanage de quelques experts.

Ce concours de traduction marque donc une avancée vers une inclusion plus large des populations ivoiriennes dans les débats sur l'IA et ses implications éthiques.